Construisez facilement vos enceintes acoustiques de très haute qualité !

Enceintes François H.

Red hot blues

  • Liens sponsorisés



11-10-2019 à 06:20:13
M'sieur M'sieur, ça peut être gentil un Viking??? Ah ben non mon p'tit, même quand ils font du blues ils font peur aux enfants!
Regarde donc Bjorn Berge: Norvégien, 2 mètres de haut, tignasse de barbare, air renfrogné, voix de mec-qu'il-faut-pas-le-chercher, et surtout une six-cordes en guise de hache.

Il remonte régulièrement les fleuves du blues (en "Monkey ship" peut-être) pour venir fracasser les fragiles caboches pop-rock au petit matin. On appelle ça un raid éclair ("Speed of light"), avec usage de force aveugle (mériterait son surnom de "Mr. Bones"). De la musique puissante, dressée au nerf de bœuf, du blues-rock bien musclé, un vrai truc de mec; on dirait un croisement un croisement entre Metallica et Clapton (au pif: "Ginger brandy wine")!

Bah mon garçon, faut pas trembler comme ça, il sait être presque tendre le sauvage ("Bitter sweet", "The calling"), et si t'es gentil il va même faire venir ses copines pour esquisser quelques pas de danse, mais je suppose que ce sera en fin de journée, après le massacre ("The sun's going down").
Et alors en effet, qui restera vivant à part toi, hein, "Who Else"???!

Allez, mettez le disque sur la platine, ce sera pas trop dangereux, juste vivifiant cet air d'hiver brutal.


"Ginger brandy wine": youtube= cKB9y3nV6co
"Mr. Bones": youtube= pD-0DbCWMYA
Extraits: https://www.amazon.fr/Who-Else-Bj%C3%B8rn-Berge/dp/B07MZH7R2D/ref=sr_1_1?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&keywords=bjorn+berge&qid=1570631635&sr=8-1
25-10-2019 à 07:45:27
Et pendant ce temps-là en France??

Et bien Awek est toujours (bien) vivant ("Here I am again")! Le quatuor de vétérans toulousains restent fidèle au blues et au swing, salué par les critiques de "là-bas" aussi, ce qui n'est pas fréquent.

Toujours envie de faire la fête dans ce "Let's Party Down", double-album avec une première partie classique et une seconde qui retrace en partie les interprétations live depuis une vingtaine d'années.
Un 1er Cd dans lequel ils invitent avec fierté des artistes US, comme Chris Burns, Kid Andersen, Bob Welsh ou Rusty Zin.

Ça tourne comme une Studebaker des belles années, avec style, brio et bonne humeur, dès l'attaque "Every time". Alors bien sûr ce type de disque move your ass ne prétend en aucune manière défricher des terres inconnues, mais il défrise tout de même, pour peu qu'on pousse le volume. "Feel so good" qu'ils chantent, tu m'étonnes!!
On appréciera le franglais de "Oh chérie", et puis le fait que les titres en live ne se traînent absolument pas ("A place where I can hide"), en sachant aussi plonger dans le blues profond et douloureux ("Telephone blues", "Sweet little angel").

Au final un double-CD classique mais au combien bien foutu, généreux, sans faiblesse mais avec inspiration et expressivité. Un groupe qui aurait dû être encore plus connu et reconnu par chez nous, mais il est encore temps...

"Oh chérie": youtube= R5fLwPexT40
"A place where I can hide": youtube= eKBOrUjZajY
Extraits: https://www.amazon.fr/Lets-Party-Down-Awek/dp/B07PGQLHCC/ref=sr_1_1?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&keywords=awek&qid=1571050853&sr=8-1
01-05-2020 à 10:41:24
J'ai ressorti ma vieille Chevrolet, même si j'ai dû virer le foutoir qu'était stocké dessus, et avec l'aide du gamin on l'a poussée jusqu'au début de la pente. Ensuite à l'ancienne: elle a roulé mollement des mécaniques en prenant un peu d'vitesse, et le bon vieux V8 s'est mis à gronder.
Dans le rétro j'ai vu la poussière masquer la maison et mes problèmes ("Left me with a broken heart"), j'ai calé mon coude à la fenêtre, dit bonjour au vieux Steve au bord de la route, et puis je crois que j'ai souri tranquillement à mon chien qui matait le paysage à côté de moi ("Let's get together" p'tit).

C'était parti pour un tour, vers nulle part, mais là au moins j'étais vivant et cet espace devant moi m'appartenait, comme tous les espoirs que j'avais quand j'étais jeune ("The gypsy woman told me").
La radio balançait du blues, à l'ancienne comme moi, et c'était tout simplement bon, avec cette pique de douleur agréable qu'on appelle la nostalgie chez ceux d'la ville ("I got the same old blues", ouais c'est ça mec). "Keep A-driving" que ça chantait aussi, tout à fait ça tiens! Même l'harmonica pleurait pour moi ("Imagination").
Le type de la radio a dit qu'on avait apprécié John Primer & Bob Corritore, puis a envoyé quelques derniers morceaux qui nous ont tenu compagnie jusqu'au bord de la rivière. Là j'ai regardé les rapides qui scintillaient vers le Sud, et la voix du mec chantait "Walking the back treets and crying".
J'ai fini par passer la marche arrière pour m'en aller retrouver les traces de mon passé, pas très loin finalement: l'allait falloir raconter que j'avais vu des potes et qu'on s'était bien marrés ("Gambling blues"), avant de réintégrer le garage, ma Chevrolet, mon chien et moi.

C'est ma vie, c'est la vôtre p't'être; heureusement que le vieux blues est toujours là...

"Keep A-Driving": youtube= kr5GQDaU3Ss
Extraits de "The Gypsy Woman Told Me": https://www.amazon.fr/Gypsy-Woman-Told-Primer-Corrit/dp/B084Z5BGR4/ref=sr_1_1?dchild=1&pf_rd_i=541640&pf_rd_m=A1X6FK5RDHNB96&pf_rd_p=8bc25e92-eccb-45b9-9780-69d6ef1e2d6a&pf_rd_r=K54FPGXJA8W0SSE1BBYM&pf_rd_s=merchandised-search-leftnav&pf_rd_t=101&qid=1588322134&refinements=p_69%3A4x-2y&rnid=301164&s=music&sr=1-1
25-07-2020 à 18:50:55
One man band; le moins que l'on puisse dire c'est que cette formule colle très bien à la période... et à Seasick Steve!

Le "vieux" a toujours la santé, lui, et cela fait du bien de l'entendre dire, même si le temps passe ("Clock is running"). Pour ceux qui ne connaissent pas, Steve fait penser à un Billy Gibbons rural: même barbe, même voix râpeuse, parfois les mêmes lunettes de soleil, mêmes rythmes bien cuits au soleil (évidemment "Ain't nothin' like the boogie", ou "Love & Peace" par exemple). En revanche il tient à se rattacher à la terre, à ses paysages, à ses plaisirs à l'ancienne ("Toes in the mud", "Church of me", ou bien le cirque dans "Carni days").

Peut-être l'influence directe du confinement sur la production: Steve est très souvent seul avec sa voix et sa guitare, ce qui s'accorde finalement parfaitement à la sonorité brute de cet album. Il joue là juste devant nous, et les cordes vibrent profondément sous ses doigts. Un album qui fait aussi remonter une forme de mélancolie très blues justement, comme dans "Mercy" ou "I will do for you", mais sans la moindre mollesse.

Un "Love & peace" qui semble donc assez loin des visions triomphalistes d'un Trump, à échelle très humaine. A noter que la tournée de Seasick Steve a logiquement été repoussée d'un an par rapport aux dates initialement prévues, mais on espère pouvoir s'imprégner longtemps de la sincérité de cet old man qu'aurait pu aussi chanter un Neil Young dans ses jeunes années.

"Church of me": youtube= ougzksghlQQ
"Love & peace": youtube= FbtiFH_NEN0
"Carni days": youtube= WRL8wuZcqcw
18-09-2020 à 17:32:00
‌Prions pour nos âmes et d'abord pour une bonne tranche de vie avec le Reverend Shawn Amos.

Un blues mâtiné de soul et de gospel, toujours lumineux et dynamique. Le New-Yorkais nous amène à fréquenter une Eglise dont la recherche des bonheurs terrestres ne rime pas avec ascétisme, parfaitement illustrée par "(What's so funny 'bout) Peace, love and understanding".
En bon croyant des recettes qui ont fait leurs preuves, Shawn Amos utilise orgue Hammond et guitares bien blues ("Hold hands", "Digging my potatoes"). L'est sympa not' révérend, mais il n'oublie pas de flinguer électoralement sans le nommer un certain pensionnaire de la Maison Blanche, en appelant à se réveiller ("2017"), à rester unis ("(We've got to) Come together"), en s'interrogeant sur ceux qui comptent vraiment ici-bas ("Does my life matter"), mais sans laisser la haine et la peur remplacer la solidarité ("Hold hands"). C'était inévitable, l'atmosphère sociale très particulière aux States devait ressortir de la musique aussi.
A signaler aussi une jolie reprise de "The Jean Genie".
Un album aux morceaux contrastés et délicieusement à l'ancienne, comme la pochette classe de ce "Breaks It Down". Un disque qui donne le sourire, qui nous incite à croire dans (le retour) des beaux jours... et à redevenir croyant!!

Le plus récent album "Blue Sky" est pas mal, mais il n'a à mon avis pas la grâce féline de celui-ci, mais c'est vous qui voyez.

Ecoute en direct dans sa chapelle: http://www.shawnamos.com/therev-breaks-it-down
20-11-2020 à 15:24:57
‌Americana garçon, c'est ce que j'aime, comme mon Stetson, ma chemise, ma tignasse, ma barbe, mon pick-up et b'en sûr ma guitare! Bon te frappe pas le Frenchie, j'suis pas pour autant pour tout c'qu'est bien blanc et chrétien, avec l'drapeau étoilé comme prétexte à tout' les conneries.

J'veux juste causer du voyage et des trucs qu'on laisse derrière ("Starting over"), forcément d'l'amour du Middle West et du Sud ("Arkansas", "Nashville, TN", "Whiskey sunrise"), des bad vibrations de certains hommes de pouvoir qui m'saoulent depuis ces quelqu's années sur les ondes ("Worry B gone"), d'tous ces connards d'terroristes ("Watch you burn"), des vrais amis ("Old friends") et puis hein, du plus vieux sujet d'conversation du monde: les nanas, celles qu'on aime, enfin... celle que j'aime ("Devil always made me think twice", "Cold", "When I'm with you", "Joy of my life", "You should probably leave"), et celles qui sont fortes malgré tout ("Maggie's song").

Je te caus'rai sur tous les modes des ziques qui viennent d'chez nous (faut pas déconner non plus!): folk, country, rock, avec avant tout quelques bonnes lampées bluesy dans les fioles (en plus du Whiskey). Ben c'est ça justement l'Americana mon gars. Pour ce coup-là j'y ai mis d'ma sensibilité plus que d'mes muscles, et j'espère bien que tu te sentiras comme à la maison, puisqu'chez moi c'est aussi chez toi, et ça fait quelques décades que ça dure, hein?!... Par contre j'ai moins fait dans la country cett' fois-ci, ça passera p't-être mieux.

C'est quoi mon nom?? Chris Stapleton, pour vot' plaisir, et j'suis pas tout seul, y a mes amis autour d'moi, de l'orgue Hammond à la voix d'la princesse. "Starting Over", mec, et ça fait du bien d'le partager.

Bon, allez l'écouter en live sur "Starting over" justement, youtube: FUMasNF9-nE
Et puis le reste par ici sur youtube: jsE_zp_4vyo
04-12-2020 à 12:48:32
Crrrrrrrr Crrrrrrrr, par Saint Intel virez-moi ça!!!

J'ai été conçue et configurée pour le net et le digital, mais surtout pas pour le métal brut et les doigts!! Des humains qui pincent des cordes, qui soufflent dans un morceau de métal basique et dont la seule liaison wifi est la liaison tripes-cœur-voix ("When my wife comes home"), c'est vraiment pas pour moi!
Je suis la représentante du présent et du futur, mathématique et tiré au cordeau, pas du passé renouvelé comme si les vieilles énergies ne devaient jamais mourir, parce que ces Harmonica Shah & Howard Glazer ils fonctionnent vraiment pas au lithium-ion: ils causent des bouseux lamentablement guidés par leurs hormones ("Pretty girl, pretty girl", "Dirty bastard blues", "Who's been talking?"), remplissent leurs batteries d'un liquide douteux issu de fermentations végétales ("My bottle is my bank account") et assument de venir d'une autre époque ("I'm too old to be your man").

Sur l'écran superbe et immaculé qui fait office de poste de commandement, je propose des programmes différents mais totalement formatés et intangibles, mais surtout pas des "solos" où ils improvisent sur tous les morceaux des parcours improbables, comme s'ils inventaient des high ways, des routes ou des chemins, et ils osent même s'en vanter ("So many roads")... Et ces crissements de cordes ou d'aiguës, c'est comme si je m'amusais à bloquer les roues pour le fun, non mais franchement!!....
Mes batteries délivrent toujours le même couple, plein pot (si j'ose dire âh âh âh) du début à la fin, mais pas avec ces machins qui changent complètement de charge émotionnelle; on passe exactement d'un état d'esprit, d'un rythme et d'une ambiance à l'autre entre "I just wanna be your floormat" et "Please respect me" par exemple.
Et puis faut pas pousser, je laisserai les humains entrer dans le système, mais pas dans le cœur de ma mémoire centrale, ça les regarde vraiment pas à ces handicapés de la logique informatique, alors que les autres là ils leur proposent "She penetrates my mind".

Ils n'hésitent pas à me provoquer, moi la voiture connectée et individuelle, en invitant les gogos à emprunter ce truc à rails ("First train south"), comme s'il fallait garder le moindre témoignage de ce passé dépassé et archaïque; n'ont qu'à contempler le décor de magnolias et de mousses sur les arbres tant qu'ils y sont, moi ça me laisse de glace.

Et le pire? Le pire c'est qu'ils finissent sur un titre qui affiche le même optimisme que l'album tout entier: "Ain't Gonna Worry About Tomorrow"!! On vous l'a pourtant bien répété petits humains débiles, vous allez en suer dans les lendemains, avec le règne de l'électrique, la gloire de l'informatique et l'anesthésie des envies... Et là ces crétins sont même carrément contents de souffrir; ils appellent ça du blues. Bien un truc d'homo sapiens tiens.

Il paraît qu'ils vont diffuser leur truc sur des galettes, dont certaines faites de plastique noir (pourquoi pas la bakélite tant qu'on y est??!); le premier qui fout ce truc dans mon espace contrôlé je me mets en error system, ça va les calmer, parce que non, définitivement non, ce genre de musique n'a rien à faire avec les nouvelles technologies... et j'en vois qui s'en réjouissent!!!...

Connexion directe et intégrale ici pour les masochistes, sur youtube: SmmK-0_4XuI
04-12-2020 à 13:40:45
Eh bé, quelle tirade !





Visitez le site de François H. , concepteur d'enceintes acoustiques de très haute qualité :
https://www.horvat.fr/Enceintes_Francois_H/
04-12-2020 à 19:19:26
Le tout est de ne pas se prendre trop au sérieux!
07-12-2020 à 10:22:58
Exact ! Surtout pas ça !!!




Visitez le site de François H. , concepteur d'enceintes acoustiques de très haute qualité :
https://www.horvat.fr/Enceintes_Francois_H/
24-12-2020 à 10:22:12
Avis de Waits sur le monde! Le vent soufflera de façon erratique en provenance d'Osaka; fortes probabilités de voix précipitées au fond de la gorge.
Pas de tradition nippone dans cette perturbation délicieuse, mais clairement un vent d'hiver à faire frissonner, de peur d'abord: "Dark Mondo - Frightening Music For Scared People".

Quand les vents d'Orient font un détour par la Californie du grogneur magnifique, emportant un peu de l'esprit de Jim Jarmush au passage; vous aurez vraiment l'impression de vous faire caresser durement par Tom Waits himself, mais non, ce Japonais répond au doux (?) nom de typhon de Alco Degurutieni.
Les vagues soulèvent anarchiquement le rafiot, entre le blues et le jazz déjanté (allez, au hasard "Shangai"), avec cette râpe à la place de la trachée ("Can't delete nightmares", "Midnight express", "13th floor city" en particulier, mais aussi parmi tous les autres).
La barque avance tout de même, mais à son rythme ("Blur blur blur"), dans un décor de spectres musicaux enveloppés de brumes instrumentales improbables ("Midnight express", "Dreaming party").
Le double de Tom Waits pousse le mimétisme à jouer de la même façon des instruments, en évoquant d'anciennes atmosphères musicales, accordéon, violon et guitare gitane à l'appui ("Nikolaschka", "Chap chime").

Savez quoi? Ça pourrait être un des tout meilleurs albums de l'Américain depuis "Frank's Wild Years", et ce n'est pas un mince compliment pour cet orageux Japonais à mon avis... La seule vraie différence audible est l'interprétation parfois en langue locale, qui colle d'ailleurs parfaitement aux syncopes de ce vent étrange.

Le tout est paru chez... Voodoo Rhythm Records, tu m'étonnes!!...

Si ce souffle poétique ne vient pas tout seul jusqu'à vous, il suffira d'aller y voir ici: https://alcodegurutieni.bandcamp.com/album/dark-mondo
06-03-2021 à 08:54:45
‌J'savais pas trop quoi faire. Ecouter le blues me masse toujours aussi agréablement le cœur et l'âme, mais j'avais besoin de lumière éclatante, de chaleur solaire et d'air du large. Alors du coup j'suis allé voir Rick Holmstrom pour écouter ce qu'il avait en stock. Faut dire que Rick il vit pas dans le Mississipi, l'Illinois ou même NY; il vit à Los Angeles et a enregistré son bien-nommé "See That Light" à Venice (California of course).

Alors du coup son blues t'a une couleur particulière, pas celle de la boue, de la neige, du coton ou des grands arbres du Sud: l'air du Pacifique aère ses touches et met de l'espace entre les musicos (sur tous les morceaux, dès "Take my hand", "Don't wake me", ou "Come along"). L'a même une façon de chanter très "blanche", et pour cause, c'est un blanc-bec, mais n'allez pas y voir un jugement de valeur raciale, en creux ou pas. Me fait penser à ces p'tits Blancs talentueux et sardoniques des White Hassle (rien qu'leur nom me faisait rigoler), comme sur "Look me in the eye", et j'me demande même si le titre "I am an asshole" n'est pas un hommage discret et rigolard.
En tout cas il sait trèèès bien gratter les cordes, en pincements ou en slides ("Losing my shit", "Keep it hid"). Il sait aussi faire pleurer le blues, mais c'est vrai qu'y a pas l'évidence de la douleur profonde de pas mal de confrères noirs, mais à mon avis il appartient tout'd'même à leur communauté, et c'est le principal.
Pour les ceusses qui ont du mal avec le blues des racines, on pourra apprécier la tendance blues-rock du Rick: "Got to go", "I'd rather be a loser".

Ça faisait un paquet d'années qu'il avait plus sorti de disque Holmstrom ("Waiting too long", tu l'as dit), mais franchement quand t'écoute ça c'est frais comme un lever de soleil sur la Sierra Madre, et ça te réchauffe tranquillement comme le soleil californien (tranquille "Lonesome sound"). En fait je trouve carrément que c'est sa meilleure galette. Et puis j'aime bien les types comme lui qui savent se moquer d'eux-mêmes, comme dans "I'd rather be a loser".

Il te termine l'album sur un blues qui sent plus le sable que la poussière, et plus le feu sur la plage que celui du poêle: "Joyful eye". Ben tu sais quoi? C'est pas plus mal et ça fait du bien d'avoir cette variété dans le blues, pas trop enfermé dans un style. Bon, j'crois que j'vais rester un peu face au soleil couchant et face à l'océan, là-bas sur le Pacifique ou ben chez nous sur l'Atlantique...

Ecoute intégrale ici: https://rickholmstrom.bandcamp.com/
26-03-2021 à 11:11:34
‌Bon aujourd'hui je vais être sympa. Ouais ouais ouais, j'ai pas l'air; t'as toujours l'impression de causer à un ours qui sort d'hibernation hein?! Logique puisque chez moi l'hiver est plutôt du genre long et prononcé.

C'est pas pour rien que mon dernier album s'appelle "Heavy Gauge", mais c'est pas parce que j'ai une grosse voix ("Bottle floats" tiens) que je n'ai pas de cœur ou de sensibilité (écoute donc "A matter of time", "Bound to ramble", "Straydog", "Colliseum"), mais c'est vrai que j'aime bien dire mes vérités façon direct dans ta face, si tu vois ce que je veux dire ("I got it made", "Rip off").
Et puis comme je suis un (très) grand garçon, j'ai pas forcément besoin des autres nains pour me débrouiller: du coup six morceaux sur neuf avec rien que moi et ma guitare.
Ah ma guitare: je la caresse, je la gratte, je la pince, je la slappe, bref je la fais sonner comme une partie de moi-même, puissante et précise, musclée ("The wrangler man", "Alone again" par exemple). J'suis pas psycho-rigide non plus hein, j'assume l'influence des maîtres comme celle de Tom Waits, dans "Bottle floats", et ça je suis sûr que tu t'y attendais pas...
Sinon c'est vrai j'y peux rien, même en photo je fais les gros yeux, et c'est pas le fauteuil club qui me rend moins intimidant.


Je réalise qu'on s'est pas présentés, même si on s'est déjà rencontrés ici: Bjorn Berge pour vous servir un blues bien frappé. Viens donc écouter ma musique petit, elle est peut-être comme moi, mais au moins c'est pas celle empruntée aux autres.

Entrez dans la caverne de l'ours norvégien: https://bjornberge.bandcamp.com/
09-04-2021 à 18:41:26
‌Vous voulez du blues presque originel, qui pleure et fait pleurer de toutes ses tripes?? Mettez donc la réédition complète (1978) des enregistrements live de Louisiana Red (guitare) et Sugar Blue (harmonica).

Ce double-album peut illustrer à lui seul ce pour quoi le blues a été créé. De la cabane chichement éclairée par la lampe à huile ("Lamblight baby"), aux profonds déchirements nostalgiques ("When my mama was living").
La guitare et l'harmonica se répondent dans des conversations superbes : "Look at the chidren run", "Soon forgotten", "Sweet Elesse", "Death of Elesse" (ben oui...), "Pretty woman", "Louisiana boogie". Pour une fois l'harmonica n'est pas seulement là pour donner l'ambiance et soutenir le reste; il sait occuper avec un talent certain la première place ("The women that I've known", "The whole world"); une des meilleures prestations que je connaisse avec cet instrument, la guitare étant pas mal non plus dans son genre.
Les champs de coton semblent toujours proches ("Sugar's harmonica boogie"), la vieille Cadillac cabossée avance encore ("Cadillac blues", "Rollin' and tumblin'").
Ajoutez à cela une voix parfaitement dans le ton ("Sweet blood call") et une très bonne impression de live dans ces enregistrements ("Midnight rambler" ou "Ride on" par exemple).

Un album chaudement recommandé à quiconque voudra plonger aux racines du blues, pur et justement pas dur, car l'humanité dont les deux artistes font preuve ici est bien l'essentiel, avant la technique, pourtant fabuleuse.
Avec ce "Red Funk N Blue - The Complete 1978 Recordings", on a clairement rendez-vous avec les talentueux enfants légitimes de Robert Johnson.
Pas d'inquiétude: aucun des 21 morceaux ne ressemble à un autre, même si on pourra bien sûr mesurer les influences du blues actuel (par exemple Bob Log III, pour ne nommer que lui, à travers "Louisiana Boogie").

Extraits ici: https://www.amazon.com/gp/product/B08VN3NTKY/ref=dm_ws_sp_ps_dp
30-04-2021 à 18:59:14

‌Bah vous zavez rien de neuf, j'veux dire de vraiment tout frais??

Non ma p'tite dame, mais j'ai ça: pas du neuf, pas du new technology, mais ça fait la tambouille: Mr Hardearly.

Bon alors c'est du blues, classique, ça change rien de la face du monde mais ça s'écoute; faut juste virer deux ou trois feuilles, enfin morceaux qui sentent plus le milieu de la route, comme disent les Angliches, que les bas-côtés champêtres ("Two riders", "Open wide", "When a blind mind cries"). Ça c'est fait, on peut commencer à déguster.

Le reste c'est à base de guitare élevée en forêt, de doigts élevés dans les bas-fonds et de voix du fond de la gorge, depuis 25 ans. Ça peut pas vous faire du mal quoi.
Le Mister a pas oublié de savoir tricoter de sa six cordes (dès "White flag" ou sur l'morceau-titre "Mean blues", mais pas que), et a su faire venir des arrangements des 60s' ("Stone in my shoe"). Après c'est sûr que c'est orienté bouffe-entre-copains au lieu de vieux-loup-solitaire. Du bon blues-rock qui va vous repeindre le salon couleur vie: "What the hell is going on", "I'm on to you", "Tell me", ou "Two riders" qui vous a un air de Neil Young. Quelques titres mélancoliques juste ce qu'il faut aussi: "Blue mood", "Mistreated".

Ouais ouais ouais, vous allez encore me demander à quoi ça sert de resservir ça pour le dîner; moi je vous dirai que c'est un peu comme la bonne bière que vous vous enfilez de temps en temps, pas originale mais toujours bonne à se la descendre en mode chill-out.

C'est exactement pareil avec ce "Mean Blues": une mixture qu'elle est comme c'est décrit sur l'étiquette, ni plus ni moins, mais très bien cuisinée. Et vous savez quoi, m'dame? Mr Hardearly il vient d'chez nous, de Paname!!
Et puis comme vous m'êtes sympathique, je vous conseille de préparer quelques bonnes soirées avec les albums précédents.

"Mean blues" en live sur Youtube: cz-NNgxZrNA
​Idem pour "I'm on to you": b01e-RpoIVk
Extraits: https://www.amazon.fr/Mean-Blues-Explicit-Mr-Hardearly/dp/B09236Q7DR/ref=sr_1_4?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&keywords=mr+hardearly&qid=1619801067&s=music&sr=1-4
  • Liens sponsorisés