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Enceintes François H.

Musiques fragiles

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19-05-2018 à 09:15:20
Stephen Malkmus est de retour. Ce bon vieil original, qui navigue comme sur la pochette de "Sparkle Hard", au gré des coups de vents, des virements de bord imprévus et des gites pris par son embarcation.

Cela ne plaira pas... aux adeptes des lignes tracées bien droites, aux amateurs inconditionnels des mélodies reposantes, aux rockeurs à testostérone, aux adeptes des titres à succès.

Cela plaira à ceux qui apprécient l'absurde et l'art du contrepied permanent, les mélanges de ballades et de riffs rocks ("Cast off"), les envolées improbables et les brusques changements de direction ("Difficulties" par exemple).
On pourra trouver à la limite une sorte de lointain successeur de Genesis (version Peter Gabriel) pour ces morceaux volontairement bancals, comme sur "Rattler" ou "Kite".
Stephen Malkmus ne rejette pas pour autant les mélodies ("Solid silk", "Refute"), ni les titres résolument musclés ("Bike lane", "Shiggy"), mais c'est vraiment du rock indie, aventureux, sensible et intimiste ("Future suite", "Middle America", "Brethren").

Un album dans la lignée des précédents et de Pavement donc, marqué par cette inspiration et cette intelligence qui donne toute son humanité à sa musique. Un artiste vraiment attachant. Welcome back Stephen!!

Petite présentation, forcément décalée, de l'album: youtube= MCNJytiXyLE
"Middle America": youtube= WffA0_fmjhg
Extraits: https://www.amazon.fr/gp/product/B07B88KSVG/ref=dm_ws_sp_ps_dp
26-05-2018 à 10:40:33
Un peu de pop indie légère et aérée, juste histoire de flotter sans se prendre la tête? On peut toujours découvrir Ruler.
Ils viennent de Seattle mais sont à des années-lumières de l'obscurité de leurs ancêtres nirvaniens.

Une certaine insouciance déjà liée à la voix androgyne de Matt Batey, qui rappelle du coup le style et l'ambiance de REM.
De la pop à tous les étages (au hasard "Winning star champion", "Obvious", ), mais avec cette volonté de construire des compositions subtiles ("Get to you", "The cure", "Keep moving"), tournant parfois au folk intimiste ("Always running", "We've got it made").
Le côté indie ressort sur ces morceaux lumineux et extravertis comme "Petrified", "Cars and houses", "Unhindered pace".

Un premier album ("Winning Star Champion") réussi d'une groupe qui a les qualités pour se faire connaître et apprécier du monde musical mondial. Bon, à vous de voir déjà.

"Unhindered pace": youtube= TPQeqt5nE5g
"Get to you": youtube= crwkcfP6bjI
Ecoute à la maison: https://listentoruler.bandcamp.com/
05-07-2018 à 17:25:47
Toujours pas la grande forme, hein Thom??...
Peut-être le climat du New Jersey, peut-être une vision sombre de la vie, en tout cas et contre toute attente, c'est comme ça qu'on l'aime.

Alors d'accord, Planning For Burial n'est pas un nom de groupe qui incite à la franche rigolade (euphémisme!...), et les titres de cet album ne propulsent absolument vos pieds vers un quelconque mouvement, mais pourtant que c'est apaisant, voire beau dans le soleil couchant/couché/voilé.
Il a ressorti l'album "Quietly" agrémenté d'un morceau supplémentaire, comme une messe d'anniversaire. Le temps s'étire, les basses bourdonnent lentement, les cordes semblent moins raides, c'est bien une forme de drone ou de shoegaze atmosphérique, dépressif et introspectif: "Bleached body", "Warm but empty", "She won't always miss you", "In the bed of ex-lovers". les titres eux-mêmes en disent long sur l'atmopshère...
Cette musique colle aussi curieusement avec des horizons pilonnés par le soleil, comme si même la lumière solaire devenait mortelle, sur l'enclume d'une terre désolée.

Donc ça ne va définitivement pas Thom?... Et bien tant mieux pour nous finalement!!

Ecoute intégrale des minutes obscures de Thom Wasluck (rien que son patronyme évoque la dépression!) chez lui: https://planningforburial.bandcamp.com/
Profitez-en pour écouter aussi l'excellent album "Below The House", toujours anti-festif mais plus rock (guitares nettement plus saturées).
31-07-2018 à 11:41:22
Un soleil brillant sans violence, un air frais qui ne glace jamais: Sun June. C'est un groupe organisé autour d'un duo texan qui sort son premier album, "Years".
Stephen Salisbury à la guitare, mais surtout Laura Colwell à la composition et à la voix.
En principe cette voix à la fois filée, douce et un peu cassée devrait vous rappeler celle de Feist. Elle donne le ton de l'album, d'une douceur et d'une paix très marquées.
On ne recherchera pas l'ombre d'un excès de testostérone dans ces morceaux qui caressent doucement à l'heure de la sieste ou du soir, y compris sur un "Baby blue" plus enlevé. Cela commence dès "Discotheque". Un folk un peu mélancolique et bienveillant, comme dans ce superbe (et très "feistien") "Young".
Laura Colwell nous raconte ses histoires à l'oreille, et c'est toujours doux à écouter, quoi qu'elle dise, comme dans "Johnson city" ou "Records". La basse de Stephen est souvent un soutien efficace et solide, qui donne un fil nerveux aux titres, à l'image de l'intro de "Homes".

L'album parfait pour qui cherche un apaisement, un baume pour le cœur et les oreilles, et un bon album tout court.

"Young": youtube= uxDmptSM1iA
"Records": youtube= 60_V72wAgGg
Ecoute chez eux: https://sunjune.bandcamp.com/album/years
28-09-2018 à 18:03:29
Une de mes chéries musicales revient, alors ça se fête: Jennifer Charles et son inséparable Oren Bloedow, c'est à dire Elysian Fields.

La brune lascive étire toujours les syllabes comme une sirène sensuelle ("Household gods" par exemple), mais après une série d'albums à l'atmosphère (réussie) d'éther, voilà que le duo replonge dans un bain moins mousseux, où flottent quelques cristaux plus acérés, dans leur dernier "Pink Air", qui n'est pas sans rappeler leur deuxième album "Bleed Your Cedar".
Pour les aficionados des évocations plus ou moins explicites des plaisirs charnels auxquelles ils nous ont accoutumés, on retrouve ces morceaux qui glissent comme le péché, entre les reins: "Karen 25", "Start in light", "Time capsule" par exemple. On n'est pas chez le label Voluptuous Mind par hasard...

Mais on apprécie aussi le bourdonnement retrouvé de la basse et les griffes de la guitare, tandis que l'expression vocale de Jennifer se fait plus nerveuse, dès "Storm cellar" et "Star sheen", puis "Tidal wave", "Dispossessed" ou "Knights of the white carnation". Et toujours cette fausse naïveté dans le phrasé qui pourra rappeler certaines interprétations de notre Brigitte Bardot nationale ("Start in light" encore).

Bref Elysian Fields c'est une sorte de fleur séduisante et vénéneuse, une musique pour adultes consentants quoi. En tout cas ici rien d'une continuité artistique, et rien que pour cela j'apprécie.

"Storm cellar": youtube= 5w1gPqain6A
"Karen 25": youtube= oDfs8vrwXIk
Extraits: [url] https://www.amazon.fr/Pink-Air-Elysian-Fields/dp/B07F1Z72Y5/ref=sr_1_11_twi_mus_2?s=music&ie=UTF8&qid=1538146880&sr=1-11[/url]
26-10-2018 à 10:33:58
Sous un nom anonyme (l'équivalent de Dupont outre-Manche), les Londoniens de Doe continuent de creuser leur sillon indie-rock. Après un premier album nerveux et réussi ("Some Things Last Longer Than You"), ils sortent "Grow Into It", moins typé rock.

La personnalité tient d'abord à la voix juvénile et acidulée de Nikola Leel, puis à la sonorité crue mais sans violence des instruments. Un style qui rappelle certains groupes les plus chouettes des années 90, entre rock, artisanat (rien de négatif ici) et poésie ("Cathy" par exemple).
Un trio qui manie les petites dissonances et les sons saturés mezzo voce: "My friends", "Labor like I do", "Team spirit" entre autres.
Une autre caractéristique de la formation: un engagement solidaire et ouvert sur le monde des sans-grades, que l'on observe dans des titres comme "Here in the dirt".

Des morceaux qui savent toucher ceux qui veulent bien ressentir les émotions de ces compositions à la fois légères et incisives. Une impression persistante de fraîcheur et de jeunesse dans la façon d'exprimer cette musique, qui vous rend forcément un peu plus optimiste quant à l'avenir de celle-ci.

Alors non, vous n'allez pas entendre Doe de sitôt sur les principaux moyens de diffusion, ils parviennent heureusement jusqu'à nous.

"Heated": youtube= 6n6HB4oZ65o
At home: https://doetheband.bandcamp.com/
10-11-2018 à 22:57:02
Ben franchement, la country c'est pas mon truc… et pourtant en première partie de Seasick Steve voilà que s'amène Prinz Grizzley, un quatuor organisé autour de Chris Comper, un fier cow-boy… autrichien.

Soyons clair, ni la voix, ni le style, ni les sonorités, ni la pochette ne trahissent l'origine du compositeur; vous avez toujours rêvé de pick-ups garés en vrac autour d'un bar paumé dans quelque bled états-unien?? Et bien vous y voilà, steel-guitar comprise, voix trainante et guitare acoustique au diapason.
Allez savoir si ce n'est justement pas parce que cet album n'est pas 100% US qu'il passe bien: on y cause certes des maux des cœurs ("Irene", "I can see darkness"), des mauvais maris/mauvaises épouses ("I may be late", mais on n'y ressent pas le côté ultra-conservateur qui colle à la country comme de la crotte de bovidé sur le talon d'une botte en cuir.
En revanche pour l'ambiance et les grands espaces ça se pose bien: "Walls" ou le magnifique "Fiery eyes" par exemple. A la limite on y retrouve le sens de l'atmosphère des Norvégiens de Madrugada ou parfois de l'un des maîtres du genre, Johnny Cash, pas mal quoi…
Alors bien sûr certains titres respirent le stetson à pleins bords: "Give me one more reason" ou "Mountain's milk". Mais si c'était de la country frelatée il y aurait eu fort à parier que le parrain Steve aurait fait danser le pied-tendre avec sa six-coups.

Et puis bon hein, s'il fallait être du pays depuis 3 générations pour en pratiquer la musique, on aurait même pas atteint le niveau des Forbans en France, c'est vous dire!!…

Le seul truc un peu loupé c'est le traitement de la voix (sur le disque seulement?), quasiment nasillarde à force de tirer sur les aigües.

Pour le reste tentez le coup de "Come On In"; j'ne dirai à personne que vous avez viré country par ces temps anti-trump!

"I can see darkness": youtube= AuqBAg_bLf0
"Fiery eyes" en live: youtube= vcXjIT3xhsU
Extraits: https://www.amazon.com/Come-Prinz-Grizzley/dp/B073JW6GV9/ref=tmm_msc_swatch_0?_encoding=UTF8&qid=1541884354&sr=1-1
07-12-2018 à 22:44:12
Ch'ais pas vous, mais moi quand on m'annonce "pop-rock" je ressens une soudaine disparition de l'électricité de la découverte, tant le genre est en général typé middle of the road comme disent habituellement les anglophones; traduisez que c'est passe-partout, calibré pour plaire à la masse, avec un dynamisme de SUV diesel habillé des apparences d'une voiture sportive...

Bon et bien The Bevis Frond c'est littéralement du pop-rock. Des guitares mais souvent sages (sauf sur "You're on your own"), des rythmes à peine accélérés, des mélodies plutôt jolies voire entraînantes ("Lead on")... Mais il y a surtout le leader-chanteur-compositeur-producteur, Nick Saloman. Et ça change tout.
D'abord cette voix comme décalée par rapport aux ambiances sonores, qui n'est pas sans rappeler fortement quelques pointures comme Lou Barlow, ensuite ces morceaux qui se distinguent par une impression tenace de mélancolie ("We're your friends, man") et d'un beau romantisme ("Mad love" par exemple), comme l'héritage d'autres Anglais de l'époque New Wave.

Comme du vrai pop-rock, mais version intimiste et intelligente... Ha! De l'indie-pop quoi??! Oui. Aux frontières du rock mais trop blessé pour se la jouer gros bras et testostérone.
Au final ce "We're Your Friends, Man" réconcilie le présent avec un passé ancien, car cela fait quelques décennies que Nick Saloman écrit et sort des disques, dans un anonymat presque total; celui-ci me paraît mieux construit, plus équilibré, moins brouillon.
De beaux titres, en finesse cette fois.

"Lead on": youtube= UVBh6JSunEs
"Birds of prey": youtube= HkiHGByOquM
Extraits: https://www.amazon.fr/Were-Your-Friends-Bevis-Frond/dp/B07HGJWLPZ/ref=sr_1_3_twi_mus_2?s=music&ie=UTF8&qid=1544206738&sr=1-3
22-02-2019 à 12:14:31
The Entrepreneurs: rien à voir avec un hommage au capitalisme triomphant ou avec de la musique commerciale, c'est le moins que l'on puisse dire...

Un trio venu du Nord, du Danemark, qui fait penser dans leur démarche à ces dingues qui veulent faire voler des engins improbables constitués d'assemblages de bouts de n'importe quels autres engins volants: le truc s'avance sur la piste d'envol et prend de la vitesse sans que l'on sache à coup sûr s'il va se crasher ou décoller. Mais ça décolle, évidemment, en produisant des sons originaux et aériens (forcément).

Tout commence par des accords qui rappellent vaguement le rock progressif de King Crimson (version "Red"): un rock lent et râpeux, puis plus lourd, mais relevé par la voix aiguë de Mathias Bertelsen. Cette voix fait d'ailleurs pour beaucoup dans l'ambiance sonore générale, ainsi que que les coups de godille des mélodies au sein des morceaux ("Say so!" par exemple), qui déconcertent: pas une écoute spécialement linéaire donc.
La pop, le rock, le métal se marient donc pour une aventure commune qui peut parfois virer au lyrisme enlevé ("Joaquin"). Un style qui pourra aussi rappeler les Anglais des Boo Radleys ("Sail away", "Be mine" par exemple) ou même les Deftones ("Heroine"). Certains titres conservent toutefois leur style de bout en bout, comme le paisible "Morning son".
C'est aussi un style qui empêchera sans doute les Entrepreneurs de connaître une carrière assez brillante: trop rock pour les fans de pop, trop pop pour les fans de rock, trop multiforme pour quiconque aime mettre un qualificatif clair et définitif sur un groupe. C'est pourtant ce qui fait le charme de ce "Noise & Romance", premier véritable album du groupe: un paysage nouveau et coloré constamment renouvelé.

"Joaquin": youtube= s6VqbseGplA
Ecoute sur bandcamp: https://theentrepreneurs.bandcamp.com/album/noise-romance
12-04-2019 à 11:15:11
Bon, tous les goûts étant dans la nature, je n'appréciais pas spécialement les œuvres de Lambchop, pour des raisons que j'aurais du mal à expliquer; pas assez de ceci, trop de cela. Bref.

Toutefois le précédent "Flotus" virait plus électro que les disques précédents, et avait attiré plus mon oreille; le dernier "This (Is What I Wanted To Tell You)" confirme le glissement de style.
On est toujours dans l'indie pop (ou "alternative"), mais cette fois s'y croisent des influences qui produisent un cocktail assez original: de l'indie, du folk, de l'électro et de la soul, mariés pour un voyage dans un paysage nouveau.

La voix délicate et posée de Kurt Wagner est toujours là, mais plus digitalisée (un peu à l'image du dernier Swamp Dogg). Certains titres chaloupent avec une lenteur hypnotique, comme "Everything for you". La basse ronde s'invite beaucoup plus volontiers que par le passé ("The december - ish you" entre autre), l'informatique est partout présente, sans pour autant oublier les origines; le "Flower" terminal rappelle complètement ce que Lambchop a très souvent fait.

Un disque apaisant, comme calibré pour le glissement le long d'une plage en fin de soleil, ou pour la méditation introspective. Le Lamchop que je préfère... mais vous n'êtes pas obligés de me suivre évidemment.

"Everything for you": youtube= u8NxdNERUGc
"The december - ish you": youtube= rRKeoOBnUhk
Extraits: https://www.amazon.com/This-What-Wanted-Tell-You/dp/B07L5ZS49Z/ref=sr_1_1?keywords=this+%28is+what+i+wanted+to+tell+you%29+lambchop&qid=1553861481&s=gateway&sr=8-1
14-06-2019 à 15:35:03
Dans la famille pop-rock-shoegaze-indie je voudrais le fils ou la fille... Si vous aviez déjà le père version Electric Soft Parade vous devriez appréciez la carte Froth.
Des côtes californiennes ils nous apportent un léger vent du Pacifique, avec une brise de vibration ("Laurel" par exemple), un souffle vocal presque murmuré ("Catalog", "Xvanos"), des ballades à savourer le long des routes circa-océanes, avec cette mélancolie venue de la contemplation des vagues inépuisables ("Dialogue", "Syndrome").
Il y a bien des guitares qui pourraient rattacher leur musique au rock, mais c'est plus poétique que viril ("a2", "Slow chamber"), avec la maîtrise difficile des dissonances ("Department head", "John Peel slowly") ou des injections d'électronique vaporeuse et vintage ("77").

On comprendra que Froth ne vient en aucun cas tenter de passer en force, mais aussi que ce groupe ne sera probablement jamais appelé sur le grand jeu de poker commercial de la musique, alors autant le garder pour votre jeu des "7 familles" personnel, comme un secret que l'on a pas envie de voir étalé partout, pour lui conserver toute sa charge d'émotions intimes.
"Duress"? Bienvenue à la maison garçon!!

"Laurel": youtube= YLicpdQOA7I
"77": youtube= X2GliUfQwSQ
Ecoute sur bandcamp: https://froth.bandcamp.com/album/duress
19-07-2019 à 09:39:56
Hein, quoi, de la country??! 'Serait pas en train de virer Trump le Thunderbolt?...

Bah non , bah non, justement parce que Orville Peck met une sauce toute personnelle qui donne à ses plats des parfums moins typés, ou en tout cas bien moins exclusifs que la country classique.
Il se situe certes dans la mouvance country, mais la belle voix de crooner rappelle Chris Isaak, tandis que les cordes de la guitare résonnent longuement, dès l'introductif "Dead of night". La slide guitar vous téléporte effectivement et aussi sec sur les routes du Nevada dont l'artiste vient; aucune peine à s'imaginer les paysages sauvages défiler, en chevauchant une Indian, comme sur "Wings change".
Sa musique est chaleureuse, chaloupée et mélodieuse, sans les saccades verbales typiques du style originel. Les injections de gênes pop, voire électro, assouplissent très efficacement le rendu stylistique, comme sur "Queen of the rodeo". Bon évidemment il est inimaginable d'écouter un type avec une telle profession de foi ne pas faire allusion à ce qui fait le folklore du Middle West: les bisons ("Buffalo run"), le rodéo ("Queen of the rodeo" of course), la nature ("Big sky", "Old river"), les ballades romantiques (comme "Roses are falling", très Elvis Presley), jusqu'au titre de ce premier album, "Pony".
Il y a aussi une composition un peu trop larmoyante à mon goût: le très vespéral "Kansas", personne n'est parfait.
Mais franchement ça pourrait être de la country pour ceux qui n'aiment pas la country, si vous voyez ce que je veux dire, d'autant qu'il défend des idées pas du tout "trumpiennes", notamment sur l'acceptation des différences raciales et sexuelles.

Ah oui au fait, Orville n'a pas que sa musique de country: sa tenue très cow-boy pareillement. Ce qui nous amène à causer de ce qui constitue généralement les premières lignes des chroniques sur le monsieur, car c'est un peu le justicier masqué: chapeau(x), loup et longue frange de lanières qui masquent totalement son visage, d'où un côté mystérieux et intrigant qui fait aussi le succès du bonhomme (trop beau?). C'est certes un aspect qui fait qu'on cause de lui, mais honnêtement il serait dommage de seulement s'arrêter au flacon, car le contenu vaut largement mieux que cela, c'est le principal!

"Dead of night": youtube= q3esGD6lcMM
"Turn to hate": youtube= vR-4l5M_MQ8
Ecoute intégrale: https://orvillepeck.bandcamp.com/album/pony
26-07-2019 à 09:12:07
Ah ouais y a la pochette… Franchement c'était quoi le but, faire grimacer les adeptes du classieux/viril/hype/grand public/rock??? Parce que là dans le genre première mauvaise impression c'est pas mal!

Alors donc, ne regardez pas la présentation de ce "Until The Tide Creeps In" et laissez la musique parvenir à votre cerveau sans le filtre visuel. Alors OK ça ne plaira pas à la grande majorité: trop intello, trop éthéré, trop poétique sans doute. Pourtant dans ce premier album les Penelope Isles ont produit une musique aérienne (dès "Chlorine", ou entre autre sur "No talking"), portée par la voix acidulée de Lily Wolter ("Underwater record store" et "Leipzig" par exemple). Une sorte de romantisme douloureux parfois ("Three"), retournant à des inspirations plus new wave ("Gnarbone"), voire carrément rock ("Cut your hair").
Ils ne sont pas British pour rien: les mélodies se glissent avec souplesse dans l'aventurisme indie (évident sur "Looking for my eyes first"), ce qui fait que cette musique peut se laisser facilement écouter, comme "Round".
Le groupe originaire de Brighton prend le large, sans passer par les ports les fréquentés, que ce soit en style comme en lieux de concert… du coup ils sont justement très fréquentables pour ceux qui seront prêts à ouvrir leurs esgourdes et leur esprit à cette musique-là.
Un album à laisser diffuser tranquillement en petit comité, ou même en solitaire.

Ah ouais mais y a la pochette..

"Chlorine": https://www.youtube.com/v/hHoS4Xz0L4M
"Round": https://www.youtube.com/v/wecjqOam4ZA
Ecoute intégrale: https://penelopeisles.bandcamp.com/album/until-the-tide-creeps-in
22-11-2019 à 17:57:53
"Close It Quietly" de Frankie Cosmos fait penser à ces boîtes qui contiennent des petits jouets, de ceux qui nous rappellent un temps d'innocence et de couleurs vives, de la douceur des secondes passées au soleil, des bonheurs simples.

Greta Kline porte cette candeur par sa seule voix ("Actin' weird", "A hit" par exemple), mais aussi par la simplicité de ses compositions, qui ressemblent à ce que sa compatriote new-yorkaise Mirah produisait naguère.
Ne cherchez rien de technique, de puissant ou de déconcertant dans cette vingtaine de titres parfois très courts; c'est juste la magie des instants en équilibre ("A joke" parmi d'autres), à partager en tout petit comité.
La mélancolie se mêle aux souvenirs ("41st", "Self-destruct", "Last season's textures", "Marbles"), les points rock restent tendres ("So blue", "Rings"),

Cette fenêtre sur le meilleur de nous-mêmes est à des années-lumières des disques revendicatifs ou empreints de prétention à une thèse: on appréciera simplement le toucher d'un tronc ("Trunk of a tree") et l'évocation candide d'un ovni ("UFO"), la vie quoi.

Laissez une chance à Frankie Cosmos d'ensoleiller votre journée, comme sur ce "Great purpose".

"41st": youtube= nOXsQGlmB2o
"Wannago": youtube= wT-HBEyYsiE
Ecoute à la maison: https://ingridsuperstar.bandcamp.com/album/close-it-quietly
06-03-2020 à 14:23:02
J'suis pas très objectif quand je cause de Stephen Malkmus, pour qui j'éprouve une vraie tendresse musicale, mais ça ne m'empêche pas d'admettre qu'il sait aussi rater des albums (comme le précédent "Groove Denied" par exemple).
Mais ce bon vieux Stephen a suffisamment de tours dans son sac et de circonvolutions dans sa caboche de poète fêlé pour rebondir et parvenir toujours à surprendre en bien. Ce dernier "Traditional Techniques" et donc parfaitement dans la tradition, à défaut d'être dans la redite.

Cette fois-ci il chante presque normalement, sans trop user de ces sortes de virgules mélodiques, et en baissant légèrement la tonalité, un poil plus basse donc (dès "ACC Kirtan"), le tout avec des arrangements très acoustiques, ce qui renforce le côté intimiste de l'album.
En revanche il sait avancer comme certains insectes légers: jamais en ligne droite et obliquant de façon délicieusement imprévue à l'intérieur du même morceau (comme ce beau "The greatest own in legal history", ou "Amberjack" par exemple).
C'est un album dans lequel on entre progressivement, au fil des écoutes, comme on ferait d'un labyrinthe un chez-soi, pour mieux se lover dans les coins que personne ne connaît. On retrouve ce goût pour l'absurde et la poésie, avec des paroles parfois aussi étranges que celles d'un doux illuminé ("Brainwashed" ou "Signal western" entre autre).

​Content de te retrouver Stephen!!

"Shadowbanned": youtube= hIKJ7voa-KU
"Brainwashed" en solo (et en France): youtube= _6sTrx6l7ZE
Extraits:https://www.amazon.fr/Traditional-Techniques-Stephen-Malkmus/dp/B082YZDZWX/ref=sr_1_3?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&keywords=malkmus&qid=15
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