Construisez facilement vos enceintes acoustiques de très haute qualité !

Enceintes François H.

Hauts Rocks et autres bestioles

  • Liens sponsorisés



24-07-2019 à 17:59:19
Hug!:
François








Visitez le site de François H. , concepteur d'enceintes acoustiques de très haute qualité :
https://www.horvat.fr/Enceintes_Francois_H/
30-08-2019 à 19:26:37
California girrrrrrls en vue! The Regrettes viennent bien de Los Angeles et n'intègrent qu'un seul garçon dans leur quatuor, mais leur musique aux accents rock voire punk est caractérisée par la voix délicieusement fêlée de Lydia Night (exemple: "Coloring book"). Dans une écoute en aveugle on imagine une fille du genre fouet et pas forcément toute jeune ("Dead wrong" par exemple), d'autant que si les intonations pop sont aussi présentes ("I dare you", "Here you go"), elles sont musclées par une expression presque râpeuse, rageuse à l'occasion ("Pumkin", "Dead wrong", "Has it hit you?").
Un deuxième album, "How Do You Love?", marqué par une certaine homogénéité des compositions, avec une écriture fluide et agréable, qui pourra déplaire aux amateurs de rock sans concession ou à l'indie-pop confidentielle, mais déjà trop rock pour ceux qui apprécient la fluidité de la pop.

C'est typiquement le genre d'album qui éveille en vous des souvenirs d'insouciance, de jeunesse éventuellement, de musique associée au soleil et à l'optimisme, pour frapper en rythme votre volant et balancer la tête, même si vous êtes seul à connaître le groupe et qu'il ne passera que très rarement sur les ondes/flux.

...La surprise est tout de même assez grande de découvrir notamment Lydia Night, d'apparence si juvénile et au physique très avenant. De quoi éventuellement vous donner une fâcheuse idée préconçue sur le type de musique que contient la galette; laissez tourner et appréciez The Regrettes et ses riot girrrrls. Un disque d'été mais pas seulement.

"I dare you": youtube= WOgQpjARYyc
"California friends" logiquement: youtube= FoX8YjQCR5I
Extraits: http://www.google.cohttps://www.amazon.fr/How-Do-You-Love-Explicit/dp/B07SC58FHK/ref=sr_1_11?pf_rd_i=541640&pf_rd_m=A1X6FK5RDHNB96&pf_rd_p=8bc25e92-eccb-45b9-9780-69d6ef1e2d6a&pf_rd_r=YE03PTKMZ61A0W2ZBSSS&pf_rd_s=merchandised-search-leftnav&pf_rd_t=101&qid=1565331665&refinements=p_69%3A4x-2y&rnid=301164&s=music&sr=1-11m/
06-09-2019 à 16:42:09
Certains prennent des bains de guitare comme on en prend de moteurs à l'ancienne: sans filtre, sans chichis, bruts, en mode analogique.
C'est exactement le cas de la réédition des New-Yorkais d'Endless Boogie: "Vol. I, II", alias the black album.
Un son qui semble vraiment avoir été bricolé dans leur garage, avec cette distance typique d'une interprétation en direct live, dès "Outside of my mind".
Les cordes se tordent, le rythme s'accélère à peine; on se croirait dans quelque concert surgi des 70s'.
La voix? Pas exactement prête pour les succès à fredonner, plutôt un chant proche de la transe chamanique du chevelu de service, Paul Major, qui rappellera le vieux copain néanderthalien aux plus anciens d'entre vous (exemple: "Came wide, game finish")!
Des morceaux entre le chaos confortable du son métallique ("Dirty angel" entre autre) et la méditation post-party ("Morning like dirt"), qui s'étirent de plus en plus loin des standards commerciaux, comme ce très relativement court "Outside of my mind" (8'51 tout de même...).

Bref, Gggrrrrrrôôôgnnneuââârrrrrrrr!!!

Douceur brute de "Morning like dirt": youtube= NfRSin9wVrc
Ecoute intégrale: https://endlessboogie.bandcamp.com/album/vol-i-ii
13-09-2019 à 22:05:45
Le professeur D. Cibel ne réussissait pas toujours ses opérations de rétromusiqueur, mais en général il connaissait la recette pour ressusciter au moins les ambiances d'avant.
C'était encore une fois le cas avec ce parfum des années 50, cette voix un poil nasillarde, comme celle de la vieille radio. Et puis bien sûr le rythme et les guitares, la batterie légère comme à l'époque.
Le professeur avait juste fait une bourde en intégrant l'ensemble loin de ses bases du Mississippi; la Suède!!

Mais si on ne le savait pas on pouvait complètement se lover dans la douceur de cette musique faite pour le cruising sympa, avec le décor vintage du bar au bord de la route, là-bas.

Pour le nom difficile de se la jouer viril et tout à fait sérieux, alors Kokomo Kings c'était pas mal. Et puis comme les 50s' s'accordaient bien avec les somptueux gouffres à carburant chromés, la pochette de "Fighting Fire With Gasoline" faisait du clin d'œil aux postes à essence.

Le professeur se laissa tomber dans le fauteuil en cuir, face à sa nouvelle créature, et décida que c'était le bon moment pour ouvrir une bouteille de bourbon en tapant du pied; la soirée s'annonçait bien!

Extraits: https://www.amazon.fr/Fighting-Fire-Gasoline-Kokomo-Kings/dp/B07SXVF4GW/ref=sr_1_3?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&keywords=kokomo+kings&qid=1568404890&s=music&sr=1-3
08-11-2019 à 13:33:40
15 minutes de distorsions, de riffs crénelés et de morceaux rageurs: ce sont les Bad Mojos et c'est bien du punk.
Venus du pays des banques, des riches, de la Croix Rouge et des entreprises qui vendent des armes dans les zones de guerre, comme ils le rappellent en grinçant, les natifs du petit village de Thun près de Berne expriment une réjouissante énergie tronçonneuse.

10 titres expédiés plein pot pour dire à quel point ils ont envie de tendre le majeur (d'ailleurs en gros plan dans le livret) aux bonnes manières: "I hate", "Out of control" ou "Everybody hates me" résument bien ce _mauvais_ état d'esprit... pour notre bien finalement.
On trouvera logiquement une allusion aux forces de l'ordre vues comme des prédateurs ("Police car"), un hommage aux excès les plus bruts ("Too drunk"), des envies de meurtre ("Commit a crime"), un désespoir vis-à-vis de l'avenir, style no future ("Giggin' my own grave", "I wanna be dead", "Baby I'm doomed").

Vous n'achèterez donc surtout pas cette galette si vous aimez le beau son, les jolis sentiments, le bon goût et le rapport quantité-prix.
Vous pourrez l'acquérir chez Voodoo Rythm Records si vous pensez que ce disque servira d'exutoire, que bon une fois de temps en temps une bonne biture musicale ça fait du bien, que l'esprit punk c'était tout de même rigolo aussi, et surtout parce que vous ne vous prenez pas toujours au sérieux.

N'oubliez pas que derrière le bruit de ces trois sales gosses il y a finalement des constructions mélodiques et rythmiques qui en valent beaucoup d'autres, certes plus "présentables".
Ensuite vous pourrez mettre toutes les significations possibles de ce "I Hope You OD" (exagéré, trop, overdosé), car toutes collent parfaitement.

"Police car": youtube= bXvLEyWTrSE
Ecoute intégrale: https://bad-mojos-voodoo-rhythm.bandcamp.com/album/i-hope-you-od
29-11-2019 à 09:05:00
Bon évidemment, avec un nom pareil on devine une certaine vision intellectuelle de la musique: Lysistrata. Passez donc un coup de gomme sur cet a priori à double-tranchant pour écouter leur deuxième album "Breathe In/Out".

C'est quoi?? Du rock sans le moindre doute, et du genre tranchant justement, épineux et nerveux. Après un 1er opus qui m'avait paru trop erratique (des sons qui se suivaient sans ligne dominante à mon goût), Lysistrata semble avoir trouvé la bonne direction: en avant toute, épée à la main et casque baissé.

On se chauffe sur un "Different creatures" introductif pas encore totalement convaincant, mais ensuite l'attaque est franche et bien organisée, jusqu'au violent corps-à-corps de "Boot in a thistle". Le trio semble presque ressusciter un genre en perdition, celui d'une musique qui ne cède en rien à la puissance empesée, qui refuse les jolis effets de style inutiles. Les guitares y sont logiquement très en pointe, soutenues par une batterie rapide, guidées par cette voix claire et presque douloureuse ("Against the rain" par exemple).
Pas uniquement une musique de brutes pour autant, comme le prouve "Mourn", qui démarre en délicatesse avant d'accélérer le rythme, dans un mélange de rock et de new wave (sonorité allongée des guitares), ou les partiellement posés "End of the line" et "Everyone out".
L'album se termine sur un "Middle of march" à la fois contemplatif et chaotique, comme une fin de combat, avec le champ de bataille dévasté et la voix fatiguée.

Une formation française qui aurait très bien pu venir directement de l'autre côté de la Manche (ou de l'Atlantique?), qui gagnerait à être beaucoup plus connue que les pseudos "groupes de rock" plus souvent diffusés ici et là.

"Mourn": youtube= nRW-GpXD5rA
Ecoute intégrale: https://lysistrata.bandcamp.com/
13-12-2019 à 15:00:29
Le duo franco-américain des Parlor Snakes continue sa route avec une discrétion étonnante, alors qu'il mériterait une couverture médiatique à la hauteur du talent du groupe. Exemple parfait avec leur dernier album "Disaster Serenades".

Des compositions denses et sombres à la Black Rebel Motorcycle Club, mais servies par la belle voix charnue d'Eugénie Alquezar, parfaitement anglophone jusque dans son accent, ce qui n'est pas si fréquent chez les artistes frenchies. Du coup elle a parfois des intonations tranchantes qui rappellent PJ Harvey ("Darkness rises" ou "Das Meer" en particulier).
Un rock mélodiques mais pas mièvres, avec résonances et vibrations des guitares mais sans effets de manche, avec Peter K aux commandes ("Nylon & milk" entre autres). Des morceaux dont la simplicité directe rappellera aussi éventuellement les Kills ("Delicate creatures" ou "Frequency" par exemple).
Certains titres ont une beauté mélancolique remarquable, comme "Marc Bolan's firth dream", d'autres évoquent paradoxalement la chaleur du sud américain comme "Serpent".

Un 3ème album solide, sans point faible, pour s'immerger dans les flots tourbeux de l'esprit rock.

"Marc Bolan's firth dream": youtube= MINY-GD-o14
"Nylon & milk": youtube= SLuw53d5YdQ
Ecoute intégrale: https://parlorsnakes.bandcamp.com/album/disaster-serenades
27-12-2019 à 09:34:26
Miroir de notre société la musique? Si c'est vrai, depuis 35 ans KMFDM nous renvoie comme un boomerang la violence ordinaire de ce monde, (toujours) basé sur les rapports de force.
A une grosse différence près: le groupe de Hambourg lacère avec férocité le populisme, les surpuissances au pouvoir, les masses suiveuses et tout ce qui lui hérisse le poil. C'est d'ailleurs exactement le sens de l'acronyme KMFDM qui est aussi un palindrome: Kein Mitleid Für Die Mehrheit / Kein Mehrheit Für Die Mitleid (pas de pitié pour la majorité / pas de majorité pour la pitié). Une vision sociale et politique totalement assumée.

Le dernier très ironique "Paradise" ne déroge pas à la règle: un rock aux rythmiques d'acier, aux claviers de plomb, mais avec une forme d'allégresse puissante (exemple: "WDYWB") qui le distingue très nettement des lourds métalleux compatriotes de Rammstein. Ce curieux mélange d'acier et d'aérien permet au bombardier de planer dans une atmosphère à part, ce qui donne parfois à penser qu'ils auraient pu se baptiser Lead Zeppelin, si le nom n'avait été déjà pris.

Comme toujours les paroles semblent parfois cracher comme des mitrailleuses ("Paradise"), Lucia Cifarelli adoucissant à peine la couleur métallique des compositions ("Piggy" entre autre). Un pilonnage électronique et analogique à la fois, pour faire voler en éclats les angles trop brutaux de notre monde ("Automaton"), des vagues d'attaque sans cesse renouvelées contre les détenteurs abusifs et égocentriques du pouvoir ("Megalo"), une défiance à l'égard des religions ("Oh my goth", "No god"), une rage non contenue contre ceux qui profitent et abusent des règles du jeu biaisées à leur avantage ("K-M-F"): le paysage selon KMFDM ressemble furieusement à un champ de ruine en devenir, comme le suggère d'ailleurs la pochette de l'album. Il ne changera certes pas le monde, mais cet opus fait un certain bien.

Il m'est apparu plus réussi que les tout derniers car les chevaliers teutoniques ont retrouvé tout leur allant, ne sacrifiant pas la vivacité à la puissance. Pas vraiment l'esprit de Noël ce "Surprise", mais un sacré feu d'artifice tout de même!!

Ecoute intégrale:https://kmfdm.bandcamp.com/
24-01-2020 à 13:09:22
Qu'il y a-t-il de Bordeaux à Toulouse? Le Sud-Ouest profond?... Ou bien un double-repaire de sales gosses mal élevés, peut-être loin de qui que ce soit mais vivants comme personne, les Destination Lonely.

Un troisième album, "Nervous Breakdown", plein de grincements, de coups de griffes, de miaulements enragés et de résonances.
On n'a manifestement pas dit aux garnements qu'il était impoli d'implorer sur le mode crise de nerf: ça sent vraiment le rebrousse-poil et les désirs impérieux.
Pour ce faire, le trio pioche dans les sonorités aux échos surfmusic (un peu moins que dans leurs productions précédentes): "Follia", "Nervous breakdown", "Sentier mental", "Electric eel". Destination Lonely fait ici davantage dans le garage et le tempétueux: "Lovin'", "I want you", "Out of your head", "Day by day", "Trouble".
Quelques demi-ballades, presque apaisées, comme des havres très provisoires et trompeurs dans la tempête ("Ann", "Blind man", "Je m'en vais"), avant que le flux des vagues monte à nouveau ("Cry"), avec parfois des influences indie-pop à la Blur ("Schizo Mf").
On en vient même à se dire que les Destination Lonely auraient pu être les Hives à la française... s'ils étaient mieux reconnus.

Un groupe qui loge chez Voodoo Rhythm Records, un coin pour allumés et musiques crues qui leur va comme un gant. Donc pas le genre à faire les avant-scènes des victoires de la musique car leurs créations sont faites pour écorcher les oreilles trop middle of the road, comm'disent les engloches.

"Lovin'": youtube= sWpHiQ4RNU4
"Electric eel": youtube= 3EzLEHo_OMA
Extraits:https://www.amazon.fr/Nervous-Breakdown-Explicit-Destination-Lonely/dp/B0831QDCZG/ref=sr_1_1?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&keywords=Destination+Lonely+-+Nervous+Breakdown&qid=1579867966&s=music&sr=1-1
21-02-2020 à 09:11:51
Et pendant ce temps-là au Danemark?? L'hiver tend vers la fin et le printemps est annoncé avec l'enthousiasme de ceux qui ont mis leur libido en sourdine jusque là: Powersolo se réveille... et nous réveille.

Kim "Railthin" Kix et ses acolytes a décidé de sortir un album de "donkey punk", en réalité essentiellement du rockabilly déjanté et joyeux, pour bouger tout ce que vous avez: "Seven Inches From Heaven".
Un disque-hommage aux grands anciens du genre, comme le prouvent "Wow wow baby" et "Possessed by Bo Biddley", avec des inclusions massives de Screaming Jay Hawkins (comme sur "Donkey dawg" et "Need to know"). On appréciera les jeux de guitare ("Jungle mungle", "Acid trip" ou "Need to know"), et cette capacité générale à éclater de rire musicalement (dès "Step back", ou "Big butt Bonnie"). On trouvera quelques plages de repos décalé ("Chronophobian waltz", "Got a sack O'", "Beam mig op Jesus") ou de rythmiques très powersolesques (reprise syncopée de "Juanito", "Nedtur", "Glaedelig Jul allesammen").
Dix-huit morceaux pour croquer dans la vie et se tenir tout près du paradis comme l'indique le titre de cet opus.

"Donkey dawg": youtube= BxbFEsqkbvw
"Acid trip": youtube= ipmF0FJiNsU
Ecoute à domicile: https://powersolo.bandcamp.com/album/seven-inches-from-heaven
27-03-2020 à 10:57:31
Oh les filles!!! J'avais presque failli les louper, les L7. Les riot grrrls se sont reformées il y a quelques mois, pour sortir "Scatter The Rats".

On pouvait légitimement douter de la pertinence de ce retour de vétéranes (?), car en général les anciens groupes rock sont tout de même assez laborieux dans leurs tentatives de renaissance. Seulement voilà, les L7 sont non seulement pertinentes, mais aussi toujours aussi impertinentes!
Elles continuent à lever de façon très malpolie le majeur, à ricaner et à conduire à tombeau ouvert, en produisant des sons qui ne sentent pas vraiment la gentille écologie (notamment sur le bien-nommé "Garbage truck")... Et c'est pour ça qu'on les aimait, donc qu'on les aime encore.

Le meilleur compliment qu'on pourrait faire sur cet album, c'est qu'il paraît être dans le prolongement de leur "Beauty Process". Tout fonctionne parfaitement comme aux beaux jours: voix, batterie, guitares, chœurs.
Un attaque fluide et presque ludique sur "Burn baby" (ou "Stadium West" un peu plus loin), suivie d'un morceau rugueux comme elles savent le faire ("Fighting the crave", "Murky water cafe"), avec ce roulement de riffs méchants qui a fait leurs succès ("Proto prototype", "Ouija board lies", "Cool about easy").
Les filles savent à l'occasion radoucir relativement leur propos et l'ambiance: "Holding pattern".
En tout cas ce n'est pas du rock de nanas, c'est du bon rock (qui tâche suffisamment), comme le final sur le morceau-titre "Scatter the rats".

Bref Donita Sparks et Suzi Gardner (les deux compositrices principales du quatuor) nous filent un rencard, et même plus de vingt après ça fait plaisir de faire des choses avec elles!!

Allez, on va chez elles: https://l7band.bandcamp.com/
11-04-2020 à 07:45:56
Le silence vous pèse, la vie vous paraît trop ralentie?? Mettez du jaune dans votre chez-vous, du jaune d'œuf en l'occurrence, avec les Lovely Eggs.
Le duo/couple de Lancaster avaient commencé leur carrière souterraine il y a 10 ans, avec du "punk-rock psychédélique lo-fi", c'est à dire une musique bruyante, acide et bordélique comme des chansons de gamins sous acide.

Le temps a passé et les mariés, pour le meilleur et pour le pire, ont manifestement décidé de mettre en grande partie le pire de côté pour leur dernier album "I Am Moron"... sauf pour la pochette que j'ai tendance à trouver à vomir et qui ne plaide pas en leur faveur. L'avantage quand on passe outre les apparences c'est qu'entre deux baffes ou tombe parfois sur des bonnes surprises. C'est le cas ici.

Cet opus est plus rock, plus dense, sans perdre une once du dynamisme d'antan (exemple: "I wanna", "Insect repellent"). Une musique faite pour les courses plein pot ("Still second rate") ou aux influences pop ("Long stem carnations", "You can go now"). Bon évidemment le versant ultimiste se retrouve encore dans certains morceaux éructés qui évoquent les ultra-féministes de Peaches ("This decision", "The digital hair" voire "Bear pit").
En revanche des titres tranquilles, mélodieux et bien troussés montrent que les Lovely Eggs savent faire du "joli": le bien-nommé "New dawn" l'illustre, comme "The mothership".

Au final un album coloré et bien vivant, épineux comme une rose de printemps.

"Still second rate": youtube= maa8xz-araQ
"The mothership": youtube= YJaUgsmrbb4
Extraits: https://www.amazon.fr/I-Am-Moron-Lovely-Eggs/dp/B084FFCNVX/ref=sr_1_13?qid=1586555192&refinements=p_n_binding_browse-bin%3A381042011%2Cp_n_date%3A183200031&rnid=301164&s=music&sr=1-13
06-11-2020 à 15:32:52
Vous voulez être tranquille dans votre salon, sans la piétaille de moins de 40 ans nourrie aux sonorités technoïdes et digitales??
Sortez les bières, dodelinez de la tête et du pied, écrasez les bruits ambiants sous un déluge de sons électriques mais purement analogiques: ‌le gang à Ty Segall revient vers le passé avec "III", dès "Returning" (forcément). Cachez vos oreilles sensibles, détournez vos yeux de ces tenues brutes qui rappellent les années 70: ça sent les amplis surchauffés, les cordes triturées et les médiators sacrifiés. Du coup le nom du groupe colle bien avec ce qu'on entend: Fuzz.

Ah oui mais kesk'c'est que ce truc? Pas du tout du son de type remasterisé!... En effet, plutôt des riffs qui tronçonnent les enceintes, une voix gouailleuse qui chante au naturel des trucs finalement simples ("Nothing people" par exemple), mais toujours propulsés aux guitares grondantes et résonnantes ("Close your eyes") ou acérées, un peu comme leurs compatriotes de Radio Moscow ("Time collapse" et "End returning" en particulier), et éventuellement des chœurs qui évoquent les anciennes œuvres des Who ("Spit").
Curieusement cet album de Fuzz est moins extrême et moins bruyant que la plupart des œuvres solo de Ty Segall, avec une certaine tendance à basculer dans les solos aux tendances psychédéliques ("Time collapse" notamment), qui rappelleront aux cinéphiles la guitare (celle de Randy Hansen) en fond sonore dans le magnétophone de la scène du Do Lung Bridge dans "Apocalypse Now".

Bon, c'est pas fait pour être "joli", mais si vous décidez de vous laisser pousser la tignasse et d'adopter un look un poil cradasse durant une période de confinement, ça devrait être le type de bande-son parfaitement adapté!

Bref 36 minutes de voyage musico-temporel, pas grâce à un nième best-of, mais bien sur des airs totalement originaux. Ooooooh yeah!!!

Album complet: youtube= XQj0gFFIKCc
12-02-2021 à 10:01:04
KMFDM ouvre une succursale sur le front Est, engagée et à la musique... percutante. Ils viennent de Moscou et s'appellent donc les Moscow‌ Death Brigade, mais ne surtout pas en déduire qu'ils ont un lien avec ce qu'on imagine souvent des Russes façon Poutine; ils en sont exactement à l'opposé!

Difficile de ne pas parler de leurs idées, très largement développées dans les paroles (toutes en anglais, ça doit pas plaire au nationaliste Vladimir), car c'est un groupe anti-fasciste (ou anti-néo-fasciste), anti-sexiste, anti-homophobe, anti-démagogues ("Whack-a-mole", "Dirty white sneakers") défendant la protection légale des réfugiés, des immigrés ("Bad accent"), des vulnérables (personnes âgées, SDF, etc).

Ça c'était pour le fond, pour la forme on va dire que la production risque vraiment de laisser pas mal d'auditeurs sur le bas-côté, car pour embarquer dans le train fou de banlieue moscovite il ne vaut mieux pas être du genre calme, posé et délicat: ils crachent avec une énergie rageuse un hip-hop mêlé d'électro et de rock industriel, un peu comme les précurseurs KMFDM donc, ou même les Hollandais de Urban Dance Squad dans les années 90.
La voix est très en avant, propulsée par la rythmique, les ondes synthétiques en arrière-fond, avec chœurs (russes...) en appui occasionnel ("Break the mold", "Megaphone"): du hip-hop de combat, comme celui pour défendre leurs idées, tous crocs dehors... forcément, avec un crocodile comme emblème (peut-être aussi une référence au journal soviétique satirique Krokodil). Le rock rencontre presque le funk dans "Shy kidz 2020", qui rappelle sans doute le plus les morceaux de KMFDM.
En tout cas très très loin des caricatures rap machistes et consuméristes; la photo arrière de pochette ne laisse d'ailleurs aucun doute, avec un public diversifié, comme on dit.
Bon, si on aime tout ça, seul le dernier titre, "Never walk alone", verse trop dans un style dance floor basique à mon goût.
Un album moins cru toutefois que le précédent ("Bolcutter"), si si!...

Une demi-heure pour onze rounds directs et brutaux, dans un monde qui a perdu ses illusions mais pas ses convictions: "Bad Accent Anthems".

"Shy Kidz 2020" sur youtube: IH1ESzNxTLM
Album complet sur Youtube: vsEbHU_8zT8&list=PL1XjL8y1mVD-olsfe88tQ2zHARRaaWk1l
12-03-2021 à 08:59:27
‌RRHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA!!! Ça faisait longtemps putain!

Elles m'avaient manqué ces voix presque emportées par la tempête, ces saturations en fin de morceau, ces frappes lourdes et sèches, ces guitares grondantes. C'est de New York que viennent ces revigorants mélanges bruyants, qui donnent une furieuse envie de monter le son, de faire grimper les décibels, de se la jouer façon air guitar, en dodelinant de la tête, propulsés aussi par des belles basses.
Cette fois c'est Glitterer qui s'y colle, très bien. Les morceaux courts de "Life Is Not A Lesson" ont la beauté désespérée du romantisme noisy ("Try harder still", "The end", "Didn't want it"), car on sent bien la désillusion derrière le faux entrain rythmique ("Indeed", "How a song should go" ou "I made the call" parmi beaucoup d'autres).
Ned Russin fait ça presque tout seul, avec son frangin Ben à la batterie, et gère quasiment tous les instruments, comme les claviers électro de "How a song should go", de "Birdsong" ou du morceau-titre "Life is not a lesson", qui fait plus dans l'indie-rock que le reste. C'est évidemment sa guitare qui motorise le mieux ses compositions, granuleuse et longue en bouche, façon grunge, dès "Bad with time", voire dans le dernier album ("Hyperview") de sa précédente formation (Title Fight").



Une économie de moyens techniques au service de l'âme de cette musique que l'on aurait tort de classer dans la seule catégorie rock; un peu l'esprit New Order quant au décalage entre la forme et le fond. Ned utilise d'ailleurs des claviers façon électro sur "Life is not a lesson" par exemple. Je parierais qu'un ancien pionnier de ce genre bruyant, comme Bob Mould, apprécierait ou apprécie ce genre de production. Un deuxième album réussi, même si on peut retrouver les mêmes ingrédients dans le premier et déjà plutôt réussi "Looking Though The Shades".

Ah oui, je ne sais plus si je l'ai vraiment écrit, mais putain, montez le son, montez le son, et laissez vos enceintes cracher pour vous votre vague à l'âme!

Ecoute intégrale ici: https://glitterer.bandcamp.com/
  • Liens sponsorisés