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Enceintes François H.

Soul et autres mouvements

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29-03-2019 à 18:37:04
Trop classe, trop beau, trop aérien, mais pas trop méconnu Marvin.
Marvin Gaye buvait donc directement à la source de l'inspiration divine lorsqu'il devait sortir ce "You're The Man" en 1972, qui sort enfin aujourd'hui.
Le risque était que cet album "perdu" fasse ses artères, dépassé, petit-bras, dispensable quoi. Et là on reste bouche bée devant la qualité de ces titres; frais comme le sourire que le grand Marvin devait savoir adresser à ses compagnes nocturnes, au petit matin lorsque la sensualité se drape de sentiments et de tendresse.
Alors effectivement on objectera que justement certains morceaux portent fièrement la conscience sociale et politique, voire la douleur dans une Amérique pas tendre avec tous: "You're the man", "The world is rated x", "Where are we going?" ou "I want to come home for christmas". Seulement voilà, même à ces occasions-là la voix est superbe, le rythme chaloupé, la mélodie séduisante, l'esprit de la soul parfaitement coulé dans un corps de rêve.
Et puis comme Marvin a peu d'égaux dans le domaine de la persuasion câline, on retrouve les envolées comme "We can make it baby", "Try it, you'll like it", "Symphony" et tant d'autres. On pourra pressentir les autres albums de l'artiste, jusqu'au dernier "Midnight Love", 10 ans plus tard.

Tous les plaisirs de la chair transcendés par la conscience; presque une définition de la soul. "You're The Man" constitue un parfait exemple de retour vers le passé totalement réussi, et c'est rare!

"I'd give my life for you": youtube= Kja5NYMog8s
"Piece of clay": youtube= C8SMVMqrjB8
Extraits: https://www.amazon.com/Youre-Man-Marvin-Gaye/dp/B07ND1GZ48/ref=sr_1_1?crid=30P507ZYTHAZP&keywords=marvin+gaye&qid=1553862823&s=music&sprefix=marvin%2Cundefined%2C692&sr=1-1
24-05-2019 à 19:36:11
"Life On Planet Groove" par Maceo Parker: un de ces albums live incontournables… mais néanmoins "revisitables".
La preuve avec la sortie de la version "Revisited" pour fêter les 25 ans du disque original (et les 75 ans de l'artiste).
Trois intérêts: la qualité du son avec des bandes master redécouvertes et/ou mieux digitalisées, un DVD en plus pour voir Maceo et ses indispensables acolytes en action, mais aussi 5 titres de plus.
Le son de ce que l'on connaissait déjà? C'est assez déconcertant: les basses sont moins an avant, moins rondes que dans l'édition originale, en revanche les voix et les instruments en général sont nettement plus incarnés, plus au premier plan et plus naturels. Pour résumer cela donne un effet plus live...et justement plus vivant.

Les titres bonus du deuxième CD? Et bien ils confirment exactement ce que la pochette originale promettait et que Maceo Parker annonce dès les premières mesures: 2% jazz, 98% funk… mais très nettement plus jazz dans ces nouvelles plages.
Ça balance, ça chauffe, ça ondule, ça groove quoi! "For the elders", "Chicken" et "Cold sweat" envoient la sauce, propulsés par la section cuivre, avant donc de se faire très jazzy sur "Hamp's boogie woogie", et surtout sur l'hommage à Marvin Gaye "Let's get it on".
Et comme les musiciens se sentent bien ils n'expédient pas leurs morceaux en 3 minutes chrono, mais se lâchent sur 8 à 13 minutes de solos et de dialogues cuivrés; bref y a bien de la "vie" sur cette planète groove!

Extraits: https://www.amazon.com/Life-Planet-Groove-Revisited-Dvd/dp/B077Y87DSV/ref=sr_1_1?keywords=Life+on+Planet+Groove+Revisited&qid=1554972180&s=music&sr=1-1-catcorr
07-06-2019 à 18:40:10
Alors, les fils et petits-fils de la Soul, toujours bien vivants? Capables de réinventer le genre?
Faut croire que oui si on se baigne dans le monde de Mourning [A] BLKstar: une Soul mariée à l'électro ("Anti anthem remix" en entrée, ou "Sweet oil" plus loin), qui ne renie rien des glorieuses 60s' et 70s' ("Harlem river drive OG", "At the wall") en y intégrant ces sonorités qui feront tiquer les partisans du matching numbers musical.

Il y a plus d'aventure dans ces titres aussi aériens qu'engagés que dans de vaines recherches stylistiques sans âme. Faut dire que comme les grands anciens du genre on évoque frontalement mais avec élégance le (mauvais) sort de ceux qui ont eu le malheur de naître trop sombres dans les rues des ghettos de Cleveland ou d'ailleurs. Même le nom de la formation est très explicite: mourning/deuil. Pas vraiment là pour jouer les nègres danseurs de service!

Comme naguère les enfants et petits-enfants de Marvin, Barry et Maurice, savent faire très fluide et léger en apparence, comme sur ce "Harms" qui pourrait donc venir à la fois des soulmen séducteurs ou d'Earth Wind And Fire. On appréciera la superbe voix féminine de LaToya Kent et celle râpeuse de James Longs, comme sur ce presque mystique "Situations".
Parmi les références on pourra se dire que "Hold me" aurait pu très bien être dans la bande originale de "Django Unchained" de Tarantino, pour la forme comme pour le fond.
A la fin "Star" rappelle les sources gospel de la soul, sonnant comme un doux clin d'œil au passé.

Un "Reckoning" donc magnifique et très recommandable pour ceux qui veulent du talent et du cœur.

"Feels" délibérément voilé: youtube= uExZ3qXKEaU
Ecoute intégrale chez Bandcamp: https://mourningablkstar.bandcamp.com/album/reckoning-2
09-08-2019 à 10:36:01
Dès les premières secondes d'écoute en aveugle on pense évidemment à Otis Redding, avec cette voix presque éraillée qui part dans les aiguës, d'autant que les instruments (cuivres notamment, mais aussi guitare et orgue) dessinent le même paysage familier. Il faudra attendre le septième morceau ("So caught up") aux arrangements très actuels pour que le doute vous fasse poser la question de l'origine véritable de ce groupe, les Teskey Brothers.

De la soul bien sûr, aux accents mélodiques déchirants (au hasard "Carry you" ou "Rain"), avec cet entrain typique du style ("Man of the universe"), influences gospel incluse ("Hold me").
Autant dire que l'on n'est pas peu surpris de découvrir le physique des artistes: blancs et Australiens de Melbourne! On évitera de penser aussitôt à du plagiat, car c'est d'évidence un hommage aux grands musiciens noirs-américains des 60s' que représente ce disque.

Ce "Run Home Slow" ne révolutionne rien mais se laisse écouter avec plaisir comme une œuvre authentiquement venue d'il y a 60 ans, c'est déjà ça.

"Caught up": youtube= WGcO3JFn0rE
"Man of the universe": youtube= jl3wOnDdX-w
Extraits: https://www.amazon.fr/Run-Home-Slow-Teskey-Brothers/dp/B07QZ4RXDT/ref=sr_1_1?pf_rd_i=541640&pf_rd_m=A1X6FK5RDHNB96&pf_rd_p=8bc25e92-eccb-45b9-9780-69d6ef1e2d6a&pf_rd_r=1YGN55A6Q4TV4SMRP59B&pf_rd_s=merchandised-search-leftnav&pf_rd_t=101&qid=1564746065&refinements=p_69%3A4x-2y&rnid=301169&s=music&sr=1-1
20-09-2019 à 18:05:26
Les New-Yorkais de Brooklyn Funk Essentials continuent leur œuvre depuis quelques décennies. Du groove jazzy ils sont passés progressivement à l'acid jazz, moins technique, plus moelleux mais vraisemblablement moins intéressant pour les amateurs de jazz justement.
En fait le groupe a de plus en plus lorgné vers les compositions à la Brand New Heavies: des gros rythmes pour danser , des voix soul, une production que l'on jugera trop confortable pour éviter l'écueil du commercial.


Ils sont désormais six, toujours avec le bassiste compositeur Lati Kronlud. Ce "Stay Good" est effectivement dans la lignée des derniers albums: trop joli pour toucher les admirateurs de technique. En revanche la basse de Lati pousse plus sur le funk, qui reste officiellement la raison d'être de la formation ("Funk ain't ova" le bien-nommé par exemple, "No strings" ou "Where love lies"), avec une soul élastique et sensuelle ("Breeze on me"), et surtout retour à des morceaux beaucoup plus jazz comme dans les origines ("Stay good", "Bakabana", "Y todavia la quiero"). Bon OK, c'est plus du "jazzy" comme on en trouvait par bacs entiers dans les 80s', mais cela reste bien agréable à laisser couler.
Mais on apprécie véritablement l'arrivée de la saxophoniste Anna Brooks, qui tire donc vers les improvisations.
De toute façon c'est plutôt en concert que les Brooklyn Funk Essentials donnent le meilleur d'eux-mêmes, en se lâchant totalement sur l'expression de leurs talents réunis.

Pas de révolution donc, mais un voyage en 1ère classe et champagne, avec lunettes de soleil face au soleil sur l'océan. Ça fait aussi du bien... Coooooooooooooooooool quoi!

"Funk ain't ova": youtube= 3OgdoYtQ3DI
Extraits:https://www.amazon.com/Stay-Good-Brooklyn-Funk-Essentials/dp/B07Y25B3KV/ref=tmm_msc_swatch_0?_encoding=UTF8&qid=1568904280&sr=1-6
04-10-2019 à 12:02:34
Enfin les successeurs des Freestylers... mais changement de localisation: plus du tout les quartiers populaires de Londres, mais bien ceux de la Nouvelle Orléans.

Un drôle de nom, comme un pied-de-nez aux groupes qui jouent sur les seuls muscles: Nola Is Calling. Et elle raconte quoi Nola??
Déjà elle/il a de la gouaille, avec des voix narquoises qui jouent à saute-mouton avec les rythmes. Car les rythmes on peut dire qu'il n'en manque pas: electro, une forme de dance, des samples rigolos, des airs de jungle amicale ("Morning is calling" par exemple, mais aussi toutes les sonorités hérités de percussions à l'africaine), un violoncelle et des vraies percussions. Le tout est inventif et très enlevé.

Un trio de base, enrichi par des artistes français et béninois, qui revendique la défense des quartiers noirs et de leurs musiques ("Code noir" entre autre), mais sans jamais le faire façon Black Panthers, bien davantage façon Spike Lee, avec de la bonne humeur (tous les titres, dès "Take the crown"). On est bien à Nola , Floride. Ça bouge, ça frétille, ça pulse, ça met du soleil dans les enceintes et dans la tête, comme sur "Whodat", qui rappelle donc fortement les compositions des Freestylers.
La vie n'est pas facile? Profitons-en en faisant risette aux plafonds trop lourds et aux rues mal entretenues, même dans le "Downtown".

"Sewing Machine Effects", un disque qu'il est motivant à passer et repasser!

"Downtown": youtube= TnKpqo4QOSM
"Whodat": youtube= 0iwJaYJBMGI
Ecoute intégrale: https://nolaiscalling.bandcamp.com/album/sewing-machine-effects
18-10-2019 à 17:40:33
Blood Orange continue à tracer son sillon, avec sa soul voluptueuse, car s'il y a bien un terme qui pourrait définir ce "Angel's Pulse", c'est bien la sensualité. On reprend la nuit là où on l'avait laissée, dans le besoin de l'autre "I wanna C U", façon Prince comme plus loin "Benzo", "Good for you", ou aux limites du gospel comme "Birmingham", donc dans la continuité parfaite de l'album précédent.
Blood Orange a heureusement la bonne idée d'ouvrir les voiles pour quitter ce rivage connu, et de laisser souffler un souffle clair (électrique "Something to do"), mais toujours caressant ("Dark & handsome", "Gold teeth", "Tuesday feeling"). On apprécie cette souplesse, même dans le ralenti "Take it back".

La voix s'envole très haut dans "Berlin", avec quelques petites inclusions hip-hop ("Seven hours part 1"), un poil jazzy sur "Baby Florence". L'impression d'entendre le petit-fils de Marvin Gaye: ondulations et invites à venir près, tout près, sans forcer qui que ce soit.

De la douceur comme une arme de tentations massives. Flower Power mes frères!


"Benzo": youtube= BeTzwtkFnls
"Dark & handsome": youtube= 8dtELJ6610c
Ecoute intégrale: https://bloodorangenyc.bandcamp.com/
06-12-2019 à 07:14:50
Dans la famille des inspirés je voudrais la fille!...
Ben voilà quoi: Bryony Jarman-Pinto.
Voix aérienne, riche en air pur et garanti saturée d'oxygène dès "For the birds", la délicieuse jeune Anglaise marie son éducation british aux courants de la soul et du jazz. C'est probablement ce mélange qui lui permet de s'affranchir de certains codes convenus de la musique noire.
Une souplesse d'expression qui ondule sur des rythmes enlevés mais tranquilles ("Saffron yellow" parmi beaucoup d'autres), un aventurisme mélodique dans un écrin de délicatesse ("Sweet sweet" par exemple), des inspirations sud-américaines à l'occasion (rythmique de "All about life" ou de "Sour face").
Une atmosphère jazzy qui ne défrisera pas les allergiques aux intellectualismes du jazz justement ("Sun kissed", ou "Threads"), et une vapeur électro très humaine ("Emerge") qui s'appuie d'abord sur les vocalises subtiles de Bryony.

C'est tellement beau que ce "Cage & Aviary" pourrait sonoriser en sourdine le salon d'un palace, sauf que cette ambiance gagne à être autant écoutée qu'entendue. Beau et prometteur premier album quoi.

Envol en douceur avec "Sun kissed": youtube= DUY5DSY4XDU
Ecoute intégrale: https://bryonyjarman-pinto.bandcamp.com/album/cage-aviary
28-02-2020 à 11:10:22
Un disque live, très vivant justement: PJ Morton, "The Piano Album".
L'Américain quitte les ports arrangés de la soul pour interpréter ses morceaux en acoustique et uniquement au piano.

Cela donne un disque qui navigue avec élégance aux confins de trois genres: la soul, le gospel et le jazz. L'artiste étonne par la maîtrise de son clavier, par celle de sa voix et par une expressivité qui ne sont pas pour rappeler Stevie Wonder ("Say so" en particulier).
Une atmosphère apaisée, intimiste comme le petit comité qui l'entoure dans ce salon d'enregistrement (plus qu'un studio), favorable aux interactions avec son public et qui enrichit chaque morceau: les intervenants et intervenants apportent de façon judicieuse leur tessiture, leur phrasé et aident à construire de superbes duos ("First began" parmi d'autres).
Sans surprise pas mal de compositions sur l'amour, pas moins réussies pour autant, mais aussi quelques belles écritures sur le passé, les paris de la vie ("Kid again", "Mountains and molehills", "Alright"): caractéristiques des influences soul et gospel (en particulier sur "Everything's gonna be alright" ou "Let go").
Un album qui se termine par une belle reprise de "How deep is you love".
Un album imprégné de bonnes ondes, d'amour et de foi (surtout en l'humain).

Ecoute et visionnage intégral: youtube= pp2mRJ6-Q9k
14-03-2020 à 13:22:40
On pourra reprocher ce que l'on voudra à Jerry Williams, alias Swamp Dogg, mais certainement pas de faire du sur-place; après un surprenant et (à mon avis) très réussi "Love, Loss And Auto-tune", le Monsieur revient avec d'autres types de munitions artistiques.
Evidemment, la pochette de "Sorry You Couldn't Make It" donne un indice: des influences country pour une soul complètement atypique. Fallait oser tout de même, surtout à son grand âge.

Un grand âge que l'on ne devine pas du fait de préoccupations a priori de d'jeuns: "Sleeping without you is a dragg". Le rythme n'est pas forcément très rapide, sauf sur "Family pain" (voire "Good, better, best"), mais on peut du coup encore plus apprécier le phrasé voluptueux, qui étire les phrases comme de véritables prières.
La slide guitar country est fréquente ("Memories", "A good song" au hasard), et certaines influences presque électro de son album précédent rejaillissent ("I'd rather be your usez to be" notamment).
L'âge rattrape finalement Jerry, pour ce bel hommage à une épouse et mère disparue, sur "Billy".
L'ensemble est donc assez varié et riche pour que l'on trouve à la fin des 10 titres que l'on aurait aimé rester encore plus longtemps avec le bonhomme, mais comme il le demande lui-même à la fin, "Please let me go round again", alors...

"Billy": youtube= GPJCsTOuT_c
Ecoute at home: https://swampdogg.bandcamp.com/
14-08-2020 à 14:50:22
‌Xavier c'est pas Xav, ah non ça pas du tout!! Cest bien Xavier, mais Xavier Amin Dphrepaulezz, alias Fantastic Negrito, de Californie, pas du XVIème.

Fantastic Negrito, un nom de scène parfaitement approprié, choisi bien avant le mouvement du "black lives matter", mais tout de même un joyeux pied-de-nez aux contournements politiquement corrects et donc hypocrites.
Mr Fantastic donne à fond dans l'espace musical traditionnel de la musique noire: jazzy ("Chocolate samourai" par exemple), soul ("Your sex is overrated" ) gospel ("I'm so happy I cry" ), hip-hop ("Searching for captain save a hoe"), funk ("Platypus dipster"). Il y ajoute quelques morceaux très rocks avec guitares acérées à la Jimi Hendrix ("How long?", "King frustation")
Ce qui frappe d'entrée c'est donc l'énergie et le groove de ces morceaux, dès "Chocolate samourai". Un album branché sur le 230 volts pour oublier les nuages, la déprime, la violence, et pour croquer dans la vie.
Il a donc pris un peu de distances avec le blues, fût-il moderne, de l'album "The Last Days Of Oakland".

Bien entouré aussi: batterie tonique, guitare aérienne, basse rapide, claviers chaleureux. Le genre de formation que l'on aimerait bien entendre en live.

Un "Have You Lost Your Mind Yet?" coloré et crépitant, à consommer frappé.

Quelques titres en live: youtube= Ck_V1qKpyXU
Extraits at home: https://fantasticnegrito.com/pages/music
02-10-2020 à 22:28:02
‌Garçon, un décrassage de bonne humeur siouplaît!!

... Ah mais que oui, c'est pas mal du tout ça, c'est quoi comme cocktail??

Ben j't'y ai mis une grosse dose de soul, un gros tiers de funk, un tiers de jazz, un quart de funk et 20% de gospel. Oui oui, ça fait plus que 100% de bonne humeur, mais c'est normal, c'est la dose minimale pour sortir du blues, ou du noir, c'est selon. Le tout peut aussi être rattaché la catégorie R&B, mais le type qui a élaboré ça il aime visiblement pas ce qui est figé, même dans un seul style de feu d'artifice. Et comme les couleurs vives sont vitales, c'est Mr Sonny Green qui fabrique tout ça, tout habillé de jaune lumineux.

Qu'est-ce qu'il fait du bien ce "Found! One Soul Singer", le genre qu'on croyait devenu impossible en ces temps d'inquiétudes et de limites.
Ça commence par un titre dont l'interprétation percutante contredit l'intitulé: "I'm so tired", mais une fatigue combative et rageuse.
Enchaînement dans le swing jazz des guitares et des cuivres sur "If walls could talk", prolongé par un orgue Hammond en feu dans "I beg your pardon", tandis que "Cupid must be stupid" et "Trouble" n'auraient pas été reniés par Maceo Parker. La soul pressante et douloureuse de "Are you sure" est elle aussi marquée par l'énergie, comme dans "Blind man" ou "Back for a taste of your love".
La voix claire et puissante de Sonny Green fait merveille dans tous ces morceaux, secondé par d'excellents musiciens, dont l'entrain rappelle la bonne humeur des Blues Brothers.
Et en guise de final un morceau à forte inspiration gospel, "Be ever wonderful".

Quoi, c'est déjà fini?? Allez hop, garçon, remettez-moi vite la même chose!!

Extraits de ce côté: https://www.amazon.com/Found-Soul-Singer-Sonny-Green/dp/B08HCL528R/ref=sr_1_1?dchild=1&keywords=sonny+green+found&qid=1600978492&sr=8-1
23-10-2020 à 10:54:02
‌Demae Chioma Wodu; un nom qui flotte avec légèreté sur la soul londonienne. Une voix douce et aérienne, caressante ("Stuck in a daze", "Seasons change" ou "Help me live" par exemple), entourée de petites touches sonores confinant à l'électro (comme sur "People are weird").
Les rythmes semblent seulement suggérés, s'égarant avec élégance dans des rêves jazzy. Même son morceau causant voiture ("Ford") s'affranchit totalement de quelque testostérone que ce soit, mais aussi de la moindre référence à un style de musique déjà produite. C'est évidemment un des attraits principaux de ce deuxième album raisonnablement optimiste ("Life Works Out... Usually", soit "la vie s'arrange... habituellement").

On appréciera l'esprit très soul de la voix, qui s'élève dans des virages mélodiques typiques du genre ("Basic love" ou "Use it" par exemple), tout en prenant le contre-pied des arrangements attendus et prévisibles ("Let go"). Bon, en cherchant un peu on trouvera un air de famille avec l'électro-soul de Fertile Ground, voire de Greentea Peng.

Une musique qui réveille les sens et l'esprit par la manière douce. Un de ces albums qui prouve que la création n'est pas morte, ni la grâce.

"Stuck in a daze"/"Use it": youtube= HcT0K-25rN0
Ecoute: https://demae.bandcamp.com/album/life-works-out-usually
30-10-2020 à 09:51:09
‌Blast, Blast, Blast! C'est le groove funky de Bootsy Collins en action!

Ça cogne comme un jab de puncheur, ça brille comme les tenues de Bootsy, ça pousse comme une machine: "The Power Of The One" porte très bien son nom.
Le morceau-titre attaque avec un enthousiasme qui est à lui seul une preuve de la vie sur Terre. La fête continue sur des compositions qui marient le funk, les voix hip-hop ("Bewise" entre autres), le jazz (cuivres et piano de Brian Culbertson dans "Funkship area-51" par exemple), ou les guitares de George Benson et de "Kingfish" Ingram grimpent vers les stratus en miaulant (dans "Jam on", "Slide eazy" et tant d'autres).
Collins se fait crooner à la Prince dans "Soul not 4 sale" et "Stargate", blues-rock crade et (évidemment) funky dans "Creepin'". Car le funk est l'essence même de la vie chez ce vétéran qui ne fait pas du tout son âge, même si Parliament paraît vraiment ancien maintenant: bien-nommés "Bootsy off Broadway" "Club funkeeters", "Wantme2stay" dans lesquels sa basse cascade de belles rondeurs et qui nous ramènent vers les meilleures années des 70s' et 80s'.
Le seul titre peut-être dispensable est le trop main stream "Wishing well"; pas mauvais en soi, mais dont le mielleux appuyé cadre mal avec l'ensemble.
On remarquera que l'artiste s'est justement entouré d'excellents autres artistes, à qui il sait laisser la bride sur le cou, pour un plaisir partagé, c'est le cas de le dire!

Cependant même un Bootsy Collins en forme olympique finit par avoir besoin de calme: il termine ce superbe album par un chouette slow à l'ambiance sensuelle: "Stolen dreams".

Je trouve ce "Power Of The One" supérieur au précédent "World Wide Funk" de 2017 qui avait été salué par la critique: plus de matière et de sommets techniques. L'Himalaya par rapport aux Alpes si vous voyez ce que je veux dire.
Si vous avez besoin d'un coup de booster énergétique, cet album est bien l'équivalent de multiples substances à boire, à consommer ici frappé, bouillant ou à température, peu importe.

"The power of the one": youtube= Ciu0R9_m0Wo
Extraits ici: https://www.amazon.fr/Power-One-Bootsy-Collins/dp/B08JG2WPCS/ref=sr_1_1?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&keywords=Bootsy+Collins+%3A+%E2%80%9CThe+Power+Of+The+One%E2%80%9D&qid=1603703027&s=music&sr=1-1
08-01-2021 à 17:33:42
‌Aaron, arrête de faire le guignol: pose ce micro, arrête de mettre ces chemises du grand-père... et surtout par pitié ne chante plus comme le gosse des Freeman, avec cette voix de castré!!!

Non mais franchement, on va en faire quoi de ce gamin? On le voyait avocat, ou médecin, ou respectable en tout cas, pas un fana dingue de la soul black que notre grand-oncle écoutait avant de sortir draguer.
Bon je dis pas, il fait ça drôlement bien le jeunot, dès "You don't wanna be my baby". Ce qui m'inquiétait tout de même, c'est cette manie de sortir du quartier pour aller faire la fête aux jeunes pas très... "WASP" si vous voyez ce que je jeux dire: blacks, asian, latinos, garçons manqués, tout ça ("If I got it"). Pourtant on l'avait convaincu de se faire une coupe sérieuse (bien courte sur les côtés), mais voilà t'y pas qu'il trouve ça cool parce ce que fait 60s', mais enfin!...
Du coup hein ses hommages à Earth, Wind & Fire, aux vinyls, ça explique aussi pas mal de choses, comme "Ride with me". Il a même acheté une vieille Mercedes et une vieille Cadillac pour rouler "comme à l'époque" qu'il dit ("Over you").
Il soutient carrément le mouvement Black Lives Matter, et fait danser une de ces filles qu'ont le rythme dans la peau, comme sur "Bad news". Et puis il se met parfois à chanter quasiment gospel ("Have mercy", "Leanin' on your everlasting love"), bon sang, mamie n'en reviendrait pas!! Mais ça c'est notre punition pour ne jamais avoir voulu quitter Brooklyn.

Bon, au moins il chante aussi les belles filles, quelles que soient leurs couleurs ("Lover girls", "Girl on the phone"), même si moi je trouve le truc très sirupeux, c'est comme de regarder ces photos pastel de l'époque: on sait que c'est le passé, mais on aimerait un peu s'y retrouver quand-même.

Il nous a finalement sorti un album presque rose, et qui s'appelle "Introducing... Aaron Frazer", et je crois que je vais le montrer aux voisines, après tout leurs mômes ils ont pas autant de caractère pour aller au bout de leurs rêves. C'est léger, c'est vrai, mais franchement en ce moment ça fait un bien fou!!

From Brooklyn via youtube: PLQLzqmNR-crXgYR6YCfpzd0zoeOaA56OX&index=3
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