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Enceintes François H.

Hauts Rocks et autres bestioles

22-07-2017 à 10:36:39
Démarrage style Plymouth Barracuda en faisant entendre les rouages, le temps que le bon gros V8 prenne ses tours en chauffant. Direction la highway, direction le soleil couchant, plein ouest, Ray Ban vissées sur le museau, et laisser miauler les guitares en traversant les ponts (à l'arrière d'la caisse aussi!).

Voyage au long cours sur de grands espaces, because on s'appelle pas Endless Boogie pour rien. Un aller simple pour les 70s' évidemment ("Back in '74", ils le disent eux-mêmes), avec le psychédélisme comme passager, et l'ambiance très mec qui va parfois avec: "Vibe killer" pour commencer puisque c'est aussi le titre de l'album, mais aussi "Hard drag, hard doin'". Une voix à la Billy Gibbons de ZZ Top, entre un ton goguenard et une sorte de pilosité vocale qui vous exfiltre illico de la vieille Europe.

Alors si vous ne voyez pas défiler les infinies perspectives des States derrière vos yeux en écoutant cette musique, c'est que vous êtes définitivement hermétique aux ambiances sonores. Ici pas de message ni de virtuosité technique: juste des volutes d'atmosphère saturée en fumées d'origines variées, sans énervement intempestif, car on a tout notre temps pour toucher à l'horizon rougeoyant.

"Vibe Killer", un album à déguster longuement, sans un mot et sans lâcher une seconde le volant.

Ben tiens justement, le "Vibe killer" introductif:  youtube= _svCzUmlWBM
Extraits:  https://www.amazon.fr/dp/B06X9CGHLQ/ref=sr_1_1_twi_mus_2?ie=UTF8&qid=1498838046&sr=8-1&keywords=endless+boogie
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12-08-2017 à 09:05:30
Psychédélique et totalement en apesanteur; Giöbia.
Réverbération tendant vers l'infini, tangentes souples, diamètres extensibles, ellipses sonores: de la géométrie déconstruite par l'espace-temps, revue et corrigée par le prisme des 60s', auxquelles se réfère manifestement ce groupe italien.

Leur album "Magnifier" passe comme un trip sous substances exotiques, avec le sol qui semble devenir tout à la fois lointain et flou ("The pond", "The magnifier").
La guitare n'en finit plus d'onduler, comme une fumée colorée ("This world was being watched closely" ou "The stain"), et même la rythmique lourde de "Lentamente la luce svanirà" ou de "Devil's howl" est embrumée de brouillage intensif, tandis que la musique semble parfois s'écrouler sur elle-même, à l'image de "Sun spectre".
Un disque pour planer, évidemment, et laisser son esprit dériver loin loin d'ici, sur un plan strictement horizontal.

7 morceaux seulement, mais c'est suffisant pour partir en voyage avec Giöbia...

"The pond":  youtube= xjbcafknOYc
"Sun spectre":  youtube= wlltpXBMOQc
Extraits: https://www.amazon.fr/Magnifier-Giobia/dp/B013TVKUI8/ref=sr_1_31_twi_mus_1?s=music&ie=UTF8&qid=1497620579&sr=1-31
23-09-2017 à 10:31:08
Boris? Boris, Boris... je connaissais bien Boris the spider des Who, qui rampait velue et sombre sur le sol, mais pas ce Boris-là.

Somme toute il y a quelques points communs avec l'araignée de la chanson; un groupe de drone, c'est à dire de sonorités visant les basses fréquences, en bourdonnant sombrement, une sorte de death metal au ralenti, car voici revenir Boris, le trio de Tokyo.

Une formation atypique, qui fait depuis quelques bonnes années dans l'expérimental, capable de produire un son lourd comme du plomb ("Absolutego"), une musique très atmosphérique et méditative ("Beyond", "Dystopia-vanishing point"),  des compositions revenues des enfers ("D.O.W.N -domination of waiting noise", "Kagero") ou de la pop légère (pas sur cet album-là).

Ce dernier album se tourne en tout cas résolument vers les abîmes, sans jamais abandonner une sorte de poésie du désastre, comme sur "Biotope".
Boris est un peu au death metal ce que Schubert est à la musique romantique: une façon intellectuelle mais très sensible de parler au cœur comme à l'esprit, avec cette douleur permanente et sous-jacente, très humaine finalement.
On retrouve des indices de cette orientation spirituelle dans le choix des titres eux-mêmes, choisis dans leur japonais natal, l'anglais, l'espagnol, le français ou le latin ("memento mori" le bien-nommé par exemple)
Adeptes des violences gratuites et des bastons à coups de riffs lacérants passez votre chemin; les vibrations de type drone sont à la fois la maladie et la thérapie, jamais une arme.

"Dear", Boris.



Démarrage sur le couple avec "The power": youtube= WvHPjQ-yZus
"Absolutego":  youtube= 9ZUhdqx9VtE

Ecoute chez eux: https://boris.bandcamp.com/album/dear
21-10-2017 à 09:48:44
Retour éternel aux bases des 70s' avec le trio de Radio Moscow. Ici pas d'informatique, de nouvelles technologies et de décorum ultramoderne: du rock techniquement aussi spectaculaire que maîtrisé.
Le guitariste-chanteur s'envole dans des vrilles acérées sur chaque morceau, pédale wah-wah généreusement enfoncée ("Deceiver" par exemple ) et réverbération appuyée. Les qualités de musiciens font penser aux meilleurs artistes de la six cordes, dès le titre introductif "New beginning".
Le batteur n'est pas en reste: frappe puissante et fluide, en cascade perpétuelle. Le bassiste joue "simplement" son rôle de régulateur général, en général très discrètement mais efficacement ("Pacing").
Un seul morceau offrira une respiration rythmique, l'apaisé "Pick up the pieces", avant de s'envoler à nouveau dans les derniers loopings sonores de "Dreams".
Typiquement le genre d'album qui vous propulse dans les nuages électriques du rock à l'ancienne, comme une incitation à tourner le potentiomètre vers la droite.

Ce "New Beginnings" est en tout cas un exemple parfaitement réalisé de ce que le rock traditionnel est (encore ) capable de faire, sans rien céder à l'affadissement. Un artisanat musical réalisé par et pour des amoureux des vibrations traditionnelles.

"Driftin'": youtube= El11G4vZZCI
"New beginning": youtube= c1jeWT_kGeM
Extraits: https://www.amazon.com/New-Beginnings-Radio-Moscow/dp/B074KPVY44/ref=ice_ac_b_dpb_twi_mus_2?s=music&ie=UTF8&qid=1508051480&sr=1-1&keywords=radio+moscow
21-11-2017 à 18:34:55
Je t'aurai prévenu petit, les nanas elles sont plus ce qu'elles étaient! Regarde donc la petite blondinette Alicia Bognanno, de Bully; elle vient du Tennessee mais elle fait du rock à la Seattle, plutôt cogneur, et elle n'est pas là que pour assurer les chœurs.
Derrière une voix juvénile c'est elle qui tient la baraque, avec une assurance d'ancienne combattante.
Une voix pop dans un décor résolument rock ("Kills to be resistant" par exemple), qui rappelle les Kills à l'occasion ("Running" ).
Une âpreté des arrangements qui fouette agréablement les intérieurs trop mous et des aspérités rauques à l'occasion, qui trahissent le caractère de la fifille ("Trying" entre autres ). Ce sont d'ailleurs ces contrastes entre la douceur d'Alicia et la vigueur de ses créations qui donnent tout son charme à cet album superbement nerveux et alerte.

Le trio avait déjà sorti un premier album, mais si c'était assez musclé, il n'y avait pas cette tenue et cette tension qui rend "Losing" aussi prenant à écouter.
Pour le coup on espère que le titre de ce deuxième album ne se vérifiera pas, car il y a là un beau potentiel à développer.

je t'avais prévenu petit, les nanas elles sont plus ce qu'elles étaient, et c'est très bien ainsi!


Un "Trying" très 90s' dans cette version live:  youtube= eubuXSP_lr4
"Running":  youtube= LEel2roaSfQ
Extraits:  https://www.amazon.com/Losing-Bully/dp/B0742QZ5MC/ref=sr_1_3_twi_mus_2?s=music&ie=UTF8&qid=1508509059&sr=1-3
22-12-2017 à 16:52:41
Le mot volcanique aurait pu avoir été inventée pour elle, et du coup c'est bien de l'electric blues que la génératrice Deb Ryder produit sans compter.
L'Américaine vous sert des plats red hot blues sans la moindre phase de refroidissement, avec une voix qui a le swing comme certains boxeurs ont le punch, naturellement. Du coup on se rapproche plus du rock.
Entrée en matière sur "Ain't gonna be easy", tout en swing, poursuite an titillant les octaves de puissance sur "Get a little steam up". Elle sait aussi faire sonner les sonorités traînantes du blues déchirant ("Grit grease & tears", "Lord knows I do", "Rivers forgiveness" ). On trouvera même un morceau qui roule à la ZZ Top: "Prisoner of war".
Pour parvenir à toucher ses cibles Deb Ryder est épaulée de manière très efficace par des artilleurs de grande classe aux instruments, qui suivent les cadences avec talent.

Un deuxième album (en version disque du moins ) qui démontre tout le potentiel de l'artiste, avec à mon avis une progression intéressante par rapport au précédent opus; elle a manifestement son poids de grande forme sur ce "Grit Grease & Tears".

"Ain't gonna be easy":  youtube= ZlP6NqzJRZg
Extraits:  https://www.amazon.fr/Grit-Grease-Tears-Deb-Ryder/dp/B01M16BJJI/ref=sr_1_1_twi_mus_2?ie=UTF8&qid=1508833001&sr=8-1&keywords=deb+ryder
03-02-2018 à 15:31:46
Ah Naples, la douceur de vivre italienne, le catholicisme, la féminité de chaque ragazza!!... Et ben c'est exactement l'inverse que nous proposent ces Napolitains-là; plutôt sur-épicée leur pizza!!
Eux deux ce sont The Devils, Gianni et Erica, un guitariste du genre épileptique et une batteuse-chanteuse explosive le plus souvent habillée plus ou moins en nonne, bottes de cuir, lunettes de soleil et chevauchant une Norton... pas très catholique tout ça, et pour cause!!
The Devils crachent du psycho-billy sataniste, balancé en rafales courtes, aussi tendre que du bouc en rut. Ils ne sont pas chez Voodoo Rythm Records pour faire joli.

Un deuxième album dont le titre annonce la couleur: "Iron Butt". 10 morceaux et 20 petites minutes pour cracher le venin du malin à la mode punk.
Une musique qui défrise sans chercher la poésie (c'est eux qui le disent...), le catholiquement correct ou le repos des âmes: "Put your devil into my ass", "Red grave", "Don't tell Jesus", "Big is your sin", "The devil's trick is not a treat". Bref on aura compris qu'ils ne sont pas soutenus par le Vatican.
Le tout bouillonne, cartonne, abrase et rugit comme une musique de déments (forcément...). Pas à écouter tout le temps, mais bon dieu de bon dieu (enfin, façon de parler...), ça fait parfois du bien de lever un doigt d'honneur musical comme celui-ci.
Ils poussent l'humour, ou la provocation, à remercier Radio Maria et le pape pour leur inspiration, à la fin de leur livret, lequel est plus proche des incantations sacrilèges que du discours sur la colline par JC!!

Ecoutez donc The Devils tant qu'il est temps, car un jour ce genre de plaisanterie musicale sera englouti ou interdit par le diktat du politiquement correct.

Une démonstration en live sur Radio Rock Italy, où l'on remarquera le fort décalage entre le physique des artistes et la douceur des interviews dans la douce langue italienne d'une part, et les éructations mode langues de vipère d'autre part: youtube= KGFJi7GCf-w
"Red Grave": youtube= GbeCEa9lNII
Extraits: https://www.amazon.fr/Iron-Butt-Devils/dp/B075XDZQ73/ref=sr_1_1?s=music&ie=UTF8&qid=1517665781&sr=1-1&keywords=the+devils+butt
10-02-2018 à 11:17:03
Les désormais vétérans du rock classique (et sombre) du Black Rebel Motorcycle Club sortent de leur antre avec "Wrong Creatures".

C'est solide, compact et peu porté aux frivolités et autres joyeusetés, mais c'est pour cela qu'on les aime en général.
Des ballades presque douloureuses ("Echo", "All rise" ) aux introspections multiples et atmosphériques ("Ninch configuration", "Question of faith" par exemple ).
Les guitares glissent et crissent dans l'obscurité, la voix se fait fantomatique ("Calling them all away", "DFF" ), en revenant au rock plus frontal ("King of bones", "Little thing gone wild" ), avec des réminiscences des Doors (orgue Hammond included ): "Circus Bazzooko", "Carried from the start".

Un album sans surprise de la part des BRMC, mais qui revient aux fondamentaux des excellents premiers disques du groupe: sombre et lumineux à la fois.

"Echo": youtube= oZb4bYzBqr0
"King of bones": youtube= 3_6aJtE1b8c
Extraits: https://www.amazon.fr/Wrong-Creatures-Black-Rebel-Motorcycle/dp/B076HFWFHL/ref=ice_ac_b_dpb_twi_mus_2?s=music&ie=UTF8&qid=1516720925&sr=1-1&keywords=brmc
03-03-2018 à 11:09:01
Un peu de psychobelly pour se décrasser les oreilles et bouger les orteils?
Essayez donc les Allemands de Wild Evel And The Trashbones (à part le titre "Der Bulckige" introductif, pas de teutonisme apparent ). En revanche on y trouvera des points communs avec les allumés voisins suisses des Monster: ça grince dans la voix, ça pique un peu des guitares, ça râpe des claviers et ça persifle bien, comme sur "300 pounds", et comme dans tout l'album en fait.
Quelques échos de surfmusic viennent donner l'illusion d'une plage bleue et chaude ("Coyote" ), mais c'est plutôt une invitation à la fête façon B-52's énervés qui s'impose: "Gotta leave town" ou "The mess I'm in" par exemple.

Après on viendra dire que les Allemands ne savent pas faire la fête!!! Ecoutez donc "T-R-A-S-H-B-O-N-E-S" ou "Digging my grave" et doutez des préjugés internationaux.

A noter la pochette complètement dans le ton du contenu: trash et rigolote pour ce "Digging My Grave" à réveiller les morts.

"Digging my grave": youtube= 5WM4_4a3svw
Extraits: https://www.amazon.fr/Digging-Grave-Wild-Evel-Trashbones/dp/B076TVBKPN/ref=sr_1_1_twi_mus_2?s=music&ie=UTF8&qid=1520071703&sr=1-1&keywords=wild+evel+and
14-04-2018 à 09:28:36
Des guitares en surnombre qui ouvrent toujours le bal et qui miaulent gentiment, un clavier en arrière-plan, des syllabes finales qui traînent un peu, quelques chœurs lancinants, crotale et coyote sur la pochette, cheveux extra-longs et système pileux bien fourni: on est bien dans du bon vieux rock sudiste. En l'occurrence voici revenir les BlackBerry Smoke.

Pas portés sur les excès de virilité, mais plutôt sur un certain sens de l'accueil par un retour aux valeurs issues de la vie proche du bon air et des grands espaces.
Comme souvent chez ces indécrottables fidèles aux pratiques ancestrales, Dieu n'est jamais très loin ("Lord strike me dead" ) pour t'aider à trouver ton chemin vers la rédemption mon gars; c'est d'ailleurs aussi le sens du titre de l'album, "Find A Light".
Ici pas de plaisir trop moderne ni trop facile, il faut aider l'bon dieu à se remettre sur la bonne route ("Seems so far" ), en comptant sur les amis ("Let me down easy"). Toutes ces caractéristiques ont souvent eu comme effet de classer à tort (généralement...) ce type de groupe dans la catégorie réactionnaire, alors qu'il s'agit ici d'un prêche pour une vie tranquille, sans les dérives supposées du monde trop artificiel des métropoles ("Medicate my mind") pour revenir à une existence plus simple et plus méditative ("Best seat in the house", "Sunrise in Texas" ).
Une musique qui rappellera des grands aînés comme Lynyrd Skynyrd ("I'll keep ramblin'", "Nobody gives a damn" ), les Black Crowes ("Flesh and bone") voire ZZ Top.

Bref la fumée de BlackBerry Smoke vient bien souvent davantage de la cheminée que de l'échappement.

"Sunrise in Texas": youtube= 9zTBbRGHknU
"I'll keep ramblin'": youtube= 2cXotvst5us
"Nobody gives a damn": youtube= K3OUEdsOD7o
Extraits: https://www.amazon.fr/Find-Light-Blackberry-Smoke/dp/B0791XV7M6/ref=sr_1_1?s=music&ie=UTF8&qid=1523262317&sr=1-1&keywords=Find+a+Light+Blackberry+Smoke
28-04-2018 à 13:56:59
Il y a clairement quelque-chose de Nina Hagen dans la voix de Chrissi: Berlinoise et membre du duo de Prada Meinhoff (avec René).
Une expressivité qui ne renie en rien l'allemand natal, avec ses articulations marquées, qui servent parfaitement le côté angulaire des compositions de Prada Meinhoff.
Un rock alternatif engagé, comme fait plus que le suggérer le nom-même du groupe, référence graphique directe au groupe Fraction Armée Rouge des 70s'.
Il ne s'agit pas ici de faire une révolution violente, mais de sabrer sèchement les vides d'une société qui a aussi ses laissés-pour-compte, en Allemagne comme ailleurs du reste.

A l'arrivée c'est un rock bien structuré, rythmé, mélange de rock, de punk et d'électro (au hasard "Brand", "Krieg" ou "Express").
Les titres ont d'ailleurs une charme vénéneux, y compris dans ceux les plus lents comme "Schluss", "Dilemna" ou le magnifique "Eisbär".
Nina Hagen donc, pour le phrasé mais pas pour les vocalises extra-terrestres de l'autre Berlinoise (je dis ça pour ne effrayer ceux qui goûtaient peu la Nina...); écoutez donc "Komplizen" ou "Sieben".
Un album qui cisaille l'air tout en restant mélodique, un peu comme le duo des anglophones des Kills. Chrissi maniant la cravache aussi bien que son féminisme qu'Alison Mosshart.

Un 1er album à découvrir donc, en faisant abstraction des préjugés sur la langue.

"Schluss": youtube= 0I-GUf2qUHo
"Maske": youtube= a4-HEEY7aXo
Extraits: https://www.amazon.com/Prada-Meinhoff-PRADA-MEINHOFF/dp/B079M9ZYNN/ref=tmm_msc_swatch_0?_encoding=UTF8&qid=1523174144&sr=1-2
12-05-2018 à 09:37:23
Reverend Beatman And The New Wave... plus beatman que reverend le Suisse!! Un tout dernier album varié et tonique: "Blues Trash".

Beat Zeller (j'ai plus qu'un doute pour son prénom...), qui officie depuis un certain nombre d'années dans diverses formations de type allumées, comme The Monsters, refait rejaillir le feu du volcan qui n'est jamais trop vieux.
Contrairement au titre de l'album nul blues mais du trash sympa, oui.
Les thèmes du révérend sont peu chrétiens: le rejet des emmerdeurs (-euses) comme sur "I have enough", le pied de nez à la mort ("Then we all gonna die", "Today is a beautiful day", "if I knew"), l'amour sauvage ("The white wolf is back in town"). Pas pour rien qu'il est chez Voodoo Rhythm.
Le dingo sait à l'occasion se faire calme ("Love is simply a dream"), s'accompagne d'une sensuelle voix espagnole ("But I love you"), tourne musette ("I'll do it for you") et finit en beauté sur un titre germanique décalé ("Lass uns Liebe machen").

Bref un album revigorant pour tous ceux qui n'aiment pas forcément se prendre trop au sérieux.

Un clip, "I'm not gonna tell you", où l'énergumène de Berne pratique l'autodérision sur sa folie sympathique, avec une référence à ces concerts où il pratiquait la lucha libre avec des spectateurs volontaires:
youtube= 89t0C4nh-hQ
"If I knew", où comment se rire de la mort: youtube= 2ZGRmRN37tQ
Extraits: https://www.amazon.fr/Blues-Trash-feat-New-Wave/dp/B07B535Q37/ref=sr_1_1_twi_mus_2?s=music&ie=UTF8&qid=1523994832&sr=1-1&keywords=reverend+beatman
12-10-2018 à 16:19:33
Un peu nerveux garçon?? Effectivement chez Kill Rock Stars on préfère ceux qui jouent à ceux qui se la jouent. Alors bon les belles gueules, les belles tenues, les fioritures, tout ça, c'est pas trop le genre de la maison.

Pas étonnant que Kinski ait choisi ce label gamin; du rock sec et direct, sans filtres mais sans esbrouffe non plus. Dernier album: "Accustomed To Your Face". Et puis pas originaires de Seattle (et fiers de l'être) pour rien: l'esprit grunge plane sur eux. La pochette confirme à elle seule le côté brut: "c'est nous et on nous prend comme on est".

Attaque râpeuse sur "Fun couple". Recharge des munitions cinglantes sur "Guest girl vocalist" ou "This is the weekend we take the house apart", rock cru sur "There goes hot stamper" ou "Riff mom", guitares en expression directe sur "Kinski 101", "Riff mom" et "A nap is a slice of the world".
Une seule assez longue plage de douceur contemplative, "That's the way I see the city", histoire de prouver que les Kinski ne sont pas prisonniers de leur tranchant musical.

Alors garçon, ça te plaît le rock version Kinski?? Pas fun et pas ado pour un sou, mais solide et bien trempé, mûr quoi. Du rock pour grandir et pour les grands.


"Riff mom": youtube= N6bmjmNWyiQ
"Guest girl vocalist": youtube= jeaV9dViWbk
Extraits de chez eux: https://kinskiseattle.bandcamp.com/
02-11-2018 à 10:29:46
Grouîîîîîîîîkk font les ongles sur le joli meuble en bois industriel scandinave… Mêêêê arrêtez donc moi ça!!! C'est quoi cette voix, un mélange de chat écorché et de walkyrie??!

Ben non… Vous n'avez manifestement pas vécu musicalement les années Smashing Pumpkins, avec l'équivalent masculin de Billy Corgan: Katie Monks. Et puis elle n'est pas toute seule la fifille, son groupe originaire de Toronto est Dilly Dally.
Première caractéristique donc, cette voix… particulière, qui donne à elle seule une couleur qui ne plaira pas du tout à tous.
Elle parviendrait d'ailleurs à cacher la qualité des compositions qui rappelle en tous points les Smashing Pumpkins cités plus haut.

On a en conséquence un rock romantique et lyrique ("I feel free", "Bad biology" par exemple) rythmé mais pas trop, avec quelques guitares saignantes à l'occasion ("Doom"), avec une forme de nonchalance mélodique en opposition intéressante avec les hurlem… les miaulements de la Katie ("Sober motel", "Sorry ur mad"). Les influences metal sont donc rhabillées et perdent de leur dureté trop masculine ("Marijuana", "Heaven"), comme le prouve la pochette assez typée elle aussi.

Bref, pas du grand public ni du testostéroné à outrance ce "Heaven", mais un genre assez particulier pour être remarqué.


"Doom": youtube= IClVytrP2Bk
"Sober motel": youtube= IhhpsIKg378
A la maison: https://dillydally.bandcamp.com/album/heaven
16-11-2018 à 16:44:36
Quelque part sur sa planète Jon Spencer, un endroit improbable entre le rock, le blues et la série Z... Et avec une bonne dose d'autodérision, car quand on connait le caractère plutôt underground de sa musique, fallait oser baptiser ce dernier album "Jon Spencer Sings The Hits", avec en sous-titre "The world most beloved melodies"!!

Le New-Yorkais attaque en toute logique sur "Do the trash can", avec ce mélange très caractéristique de sons bruts, d'éructations scandées en rythme et de mélodies réduites à leur simple expression, quand il ne joue pas avec les dissonances ("Cape").
En fait la spécialité de l'homme en noir c'est la folie musicale et l'énergie vitale; on ne goûte pas la vie, on y mord dedans à pleins crocs, en broyant les morceaux qui ne vous y plaisent pas.
Ecouter "Fake" ou "Ghost" c'est comme boire un grand café très serré, qui va vous innerver pour quelques délicieuses minutes. "Overload" comme il le chante lui-même, avec ces décharges électriques de claviers, de six-cordes et de chœurs.
"Time 2 be bad" aussi, avec ces saturations assumées, qui accompagnent une marche de dément, de fou-furieux sympatoche.

Après un précédent "Meat And Bone" brouillon qui manquait peut-être de structure, moins personnel en tout cas, on retrouve sur cet album la même abrasion hérissée de l'un de ses anciens albums comme "Now I Got Worry". Autant donc dire que le Jon est en pleine forme, celle d'un boxeur poids-léger qui aurait un punch de poids-moyen; pif, paf et pif tout au long des 12 titres, même sur la ballade nerveuse de "Love handle".

Il a donc parfaitement raison quand il clame "I got the hits", puisqu'il s'agit justement de coups, de coups de poings, de coups de sang, de coups de pied, de coups où vous voudrez!! Le genre de musique calibrée pour des soirées de folie sur scène, où ce sera forcément un show ébouriffant.
Welcome back Jon!!!

"Do the trash can" pour donner le ton: youtube= VB_ImhZTUBc
"Fake": youtube= rYCBN4do7J0
Extraits: https://www.amazon.fr/Spencer-Sings-Hits-Jon/dp/B07FY9TZ6B/ref=sr_1_3?s=music&ie=UTF8&qid=1538238312&sr=1-3&keywords=jon+spencer
05-01-2019 à 15:29:53
Pas une nouveauté mais une première réédition en format CD des 2èmes et 3ème albums de Barrence Whitfield & The Savages, dans un seul disque: "Dig Everything!". Mr Whitfield avait commencé sa carrière dès les 80s' et il continue à travailler son énergie explosive, voire déjantée.

Ce qui frappe à l'écoute de ces titres c'est d'entendre à quel point il était complètement hors mode en 1985 puis en 1987: instruments analogiques, voix survoltée et rock'n'roll ou rockabilly de folie, en général composé par sa fine équipe. Barrence et ses sauvages prouvent qu'une bonne musique bien exécutée ne vieillit pas, sauf si on est victime des tendances actuelles... de chaque époque! "Dig yourself", "Juicy fruit", "Breadbox", "Top twisting my arm" et tant d'autres sont aussi réjouissants qu'un très bon whiskey derrière la cravate; ça décape et c'est goûteux, ça réveille les jambes aussi.

Barrence part donc des racines du rock, mais en ajoutant déjà quelques ingrédients de son cru qui en font toujours la signature: groove et nervosité, mais aussi et surtout une voix qui escalade l'échelle Screamin' Jay Hopkins de la folie heureuse, dès le "Bloody Mary" introductif, ou sur "Frieda Frieda" et "Girl from outer space". Bilan: on n'a pas l'impression d'écouter une momie musicale.
Mais bon tout'd même, les Savages montrent qu'ils ont en plus du cœur et de la sensibilité sur "Apology line"... avant d'attaquer un "Rockin' the mule back in Kansas" survitaminé final.

Les années 80 c'était bien la décennie de "Retour vers le futur", hein?? La preuve!!!

"Juicy fruit": youtube= w5hq2ajWjQ0
"Girl from outer space": youtube= EWfVPCYiUsE
Extraits ici: https://www.amazon.de/Dig-Everything-Early-Rounder-Albums/dp/B07896K9VR/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1546698017&sr=8-1&keywords=barrence+whitfield+and+the+savages
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