Boris? Boris, Boris... je connaissais bien
Boris the spider des Who, qui rampait velue et sombre sur le sol, mais pas ce Boris-là.
Somme toute il y a quelques points communs avec l'araignée de la chanson; un groupe de
drone, c'est à dire de sonorités visant les basses fréquences, en bourdonnant sombrement, une sorte de death metal au ralenti, car voici revenir Boris, le trio de Tokyo.
Une formation atypique, qui fait depuis quelques bonnes années dans l'expérimental, capable de produire un son lourd comme du plomb ("
Absolutego"), une musique très atmosphérique et méditative ("
Beyond", "
Dystopia-vanishing point"), des compositions revenues des enfers ("
D.O.W.N -domination of waiting noise", "
Kagero") ou de la pop légère (pas sur cet album-là).
Ce dernier album se tourne en tout cas résolument vers les abîmes, sans jamais abandonner une sorte de poésie du désastre, comme sur "
Biotope".
Boris est un peu au death metal ce que Schubert est à la musique romantique: une façon intellectuelle mais très sensible de parler au cœur comme à l'esprit, avec cette douleur permanente et sous-jacente, très humaine finalement.
On retrouve des indices de cette orientation spirituelle dans le choix des titres eux-mêmes, choisis dans leur japonais natal, l'anglais, l'espagnol, le français ou le latin ("
memento mori" le bien-nommé par exemple)
Adeptes des violences gratuites et des bastons à coups de riffs lacérants passez votre chemin; les vibrations de type drone sont à la fois la maladie et la thérapie, jamais une arme.
"
Dear", Boris.
Démarrage sur le couple avec
"The power": youtube= WvHPjQ-yZus
"
Absolutego": youtube= 9ZUhdqx9VtE
Ecoute chez eux:
https://boris.bandcamp.com/album/dear