Sun June c'est d'abord la voix évanescente de Laura Colwell, si peu raccord avec ce qu'on imagine habituellement de son Texas, pas pour rien que leur dernier album s'intitule "
Somewhere".
Alors c'est où ce somewhere? Peut-être dans la fumée qui s'élève comme sur la pochette, avec donc cette voix de sirène alanguie qui vous enveloppe dans des volutes vaporeux.
Ce quelque-part c'est aussi une vision du temps, notamment du passé, décrit avec un mélange de mélancolie et de douleurs, dès "
Everything I had", ou dans "
Seasons". Les Sun June se rattachent eux-mêmes à un genre qui leur va comme une moufle, la regret pop.
En fait ce quelque-part c'est principalement l'ensemble du territoire des Etats-Unis, à travers lequel les Sun June semblent avoir cherché et trouvé la beauté de l'instant, la fragilité de la poésie, uniquement dicible en chansons ("
Singing", "
Colors"). La guitare folk de "
Bad girl" évoque plus les paysages ruraux que celui des métropoles.
Quelque-part c'est aussi dans les cœurs et les âmes des gens sensibles, des humains croisés ça et là ("
Karen O"), donc quelque-part c'est aussi partout où l'on aime, où l'on ressent ("
Everywhere").
On jugera peut-être ce style de musique trop calme, presque apathique, mais c'est la contemplation des grands espaces vus par les fenêtres du véhicule, et les arrêts méditatifs devant eux, comme l'observation bienveillante des personnes, qui s'impose tout au long de l'album ("
Finding out", "
Once in a while", "
Real thing" par exemple).
Un disque qui devrait vous aider à rêver et à décompresser de tous les stress, quelque part...
"
Bad girl" sur Youtube: _GYNt8oWOGw
Idem pour "
Singing": rAduuicZYL8
Voyage à domicile:
https://sunjune.bandcamp.com/album/somewhere